Récemment, lors d'un débat télévisé avec le porte-parole du Pastef, j'ai été désagréablement surpris d'entendre de la part de ce dernier que la "supposée hausse des coûts du TER et la différence qui existeraient entre les chiffres de l'État et ceux du Pastef seraient dus, en partie, au fait que l'Etat n'intègre pas les intérêts de la dette liée au financement du TER ». Cette opinion montre sérieusement que le Pastef n'a pas de cadres capables de comprendre que SONKO LUI-MEME SE TROMPE OU LES TROMPE (De bonne ou de mauvaise foi). Intégrer les intérêts de la dette sur un coût d'investissement c'est comme acheter une maison auprès de la SICAP-SA et déclarer que ça coûte quarante-huit millions (48 000 000) + les intérêts de la dette qui a permis de payer cette maison. Ma question est de savoir pourquoi Sonko, en déclarant que sa maison avait coûté 48 millions, a oublié d'y intégrer les coûts de l'endettement qui lui ont permis de faire cet investissement, d’autant plus que c’est lui-même qui nous informait qu’il s’était endetté pour payer sa maison ?
La vérité est que cette approche est impertinente et n'existe dans aucune logique sérieuse d'analyse des coûts de projet public. J'invite les "analystes de Pastef" à arrêter de confondre les concepts, le gouvernement communique sur ce qui intéresse le plus les Sénégalais, c’est-à-dire ce qui a été effectivement versé aux maitres d’œuvre du projet. Eux, par contre, ils versent dans l'intoxication et la calomnie sur fond d'analyse non fondée et inadaptée pour tromper et faire douter les Sénégalais. Ça ce n’est pas honnête, c’est de la malhonnêteté flagrante et délirante.
Il est très utile de rappeler que le coût d'un projet public reste le total des investissements votés, à cet effet, au parlement et traçable sur le tableau des opérations financières de l’Etat. C'est ce coût qui est utilisé pour faire des comparaisons entre projets similaires du point de vue financier. Notre question est alors de savoir pourquoi Sonko, après avoir intégré d’autres surcoûts sur le projet du TER, se met alors à le comparer avec celui d’autres pays en oubliant de préciser qu’il existe bien une différence entre les sources de financement de ces différents projets ? Par exemple, près de la moitié du financement ayant permis au Maroc de concrétiser son projet de TGV a été mobilisé sur fonds propres du royaume chérifien et l’autre moitié étant financée par la France sous forme de dons, prêt concessionnel (RPE) et à taux préférentiel (AFD). Ce montage financier est diamétralement opposé avec celui qui a permis la concrétisation des projets du TER sénégalais et c’est clair pour tout le monde.
En d’autres termes, pourquoi n’ont-ils pas intégrer sur les 1,500 milliards qu’a coûté le TGV marocain, les charges relatives aux paiements des intérêts que devra payer le Maroc.
Savoir qu’il existe une différence entre les sources de financement des deux projets, vouloir intégrer les charges financières de l’endettement sur l’un des montages et revenir comparer deux choses différentes, c’est faire preuve de légèreté ou même d’inconséquence.
De même, les analystes ou cadres de Pastef ont l’obligation historique de nous dire, de dire au Sénégalais, les yeux dans les yeux, que désormais, tous les projets financés sur ressources dont la mobilisation a engendré des frais financiers devront être valorisés en majorant du coût effectif les intérêts financiers payés, les commissions versées, les sommes engagées pour disposer du financement et même mieux des coûts de renonciation au choix d’autres investissements plus rentables. Par exemple, dans le tableau des opérations financières de l’État, au titre de l’année 2017, un montant de 584 milliards a été payé au titre de la masse salariale de la fonction publique. Cette somme a été mobilisée sur ressources propres de l’État, notamment les recettes budgétaires qui ont servi au paiement des salaires des agents de la fonction publique. A cet effet, si on suit la logique de la « Comptabilité publique du Pastef » cette somme devrait être valorisée des montants mobilisés pour faciliter le recouvrement de cette manne (Fonds communs payés aux agents du ministère des finances, salaires versés aux fonctionnaires intervenant dans tout le processus du recouvrement des impôts et taxes, indemnités versées aux députés qui ont voté la loi de finance portant autorisation à recouvrer des impôts et taxes, carburants payés pour le déplace des agents collecteurs des impôts.…et last but no last les coûts superficiels de renonciation à investir l’argent sur une activité génératrice de revenu). Vous conviendrez avec moi que cette gymnastique comptable n’obéit à aucune logique statistique et risque de bouleverser tout notre système de statistiques des finances publiques en rendant impossible toute idée de comparaison avec d’autres pays.
Au-delà de tout cela, il est utile de rappeler aux Sénégalais que Sonko, visiblement victime de déformation professionnelle, conçoit l’État comme une entreprise dont l’unique mission est de trouver des bénéfices, à payer des dividendes et à être rentable. Il me semble utile que nous devons lui rappeler quelques missions essentielles de l’État en attendant de lui trouver le livre de Thomas Fleiner-Gerster sur « la Théorie générale de L’État » que je compte lui offrir, s’il est disposé à encore apprendre.
Je n’oublierais surtout pas de le lui dédicacer sur le sceau de son obligation à encore apprendre l’État. En effet, dans la comptabilité nationale, on nous apprend en première année d’économie que l’administration publique qui est la déclinaison fonctionnelle de l’État, est un agent économique dont la fonction principale est de produire des biens et services non marchands.
Partant de ce postulat, dans une perspective de rendre compte aux populations, le TER qui a été financé par l’État grâce aux ressources nationales (Fonds propres de l’État et produit de l’endettement public) doit être analysé non pas sur le plan financier, mais sous l’angle économique. Partant de là, il est évident que toutes les charges financières ayant concouru à la mise en œuvre du projet seront atténuées par les externalités positives de l’investissement dont la pertinence est d’une évidence bouleversante. Je rappelle que le projet du Ter a fait l’objet d’analyses socio-économiques et j’aimerais bien débattre avec Sonko sur ce plan.
Ainsi le paiement d'intérêts n’est pertinent que dans le cadre d’une analyse de rentabilité que l’État devrait d’ailleurs faire, en concert avec le concessionnaire, s’il décide d’un schéma PPP dans le cadre de l’exploitation et même à ce niveau, l’intégration des taux d’intérêt payés aux bailleurs internationaux devrait aussi tenir compte des taux d’actualisation qui, dans le cadre de nos pays, peuvent être supérieurs aux taux concessionnels.
Enfin, nous rappelons à Ousmane Sonko qu’il doit encore beaucoup plus de respect aux Sénégalais qui ne sont plus à l’époque coloniale où l’ignorance était le plus grand commun multiple. Le leader du Pastef doit savoir qu’il s’est présenté comme un Sénégalais honnête, il a alors l’obligation de promouvoir cette valeur cardinale et cela passe naturellement par l’obligation de ne pas prêcher dans le faux. Sa crédibilité est largement chahutée.
Papa Malick NDOUR
Economiste des Finances Publiques,
Président du Conseil Départemental de Guinguinéo
La vérité est que cette approche est impertinente et n'existe dans aucune logique sérieuse d'analyse des coûts de projet public. J'invite les "analystes de Pastef" à arrêter de confondre les concepts, le gouvernement communique sur ce qui intéresse le plus les Sénégalais, c’est-à-dire ce qui a été effectivement versé aux maitres d’œuvre du projet. Eux, par contre, ils versent dans l'intoxication et la calomnie sur fond d'analyse non fondée et inadaptée pour tromper et faire douter les Sénégalais. Ça ce n’est pas honnête, c’est de la malhonnêteté flagrante et délirante.
Il est très utile de rappeler que le coût d'un projet public reste le total des investissements votés, à cet effet, au parlement et traçable sur le tableau des opérations financières de l’Etat. C'est ce coût qui est utilisé pour faire des comparaisons entre projets similaires du point de vue financier. Notre question est alors de savoir pourquoi Sonko, après avoir intégré d’autres surcoûts sur le projet du TER, se met alors à le comparer avec celui d’autres pays en oubliant de préciser qu’il existe bien une différence entre les sources de financement de ces différents projets ? Par exemple, près de la moitié du financement ayant permis au Maroc de concrétiser son projet de TGV a été mobilisé sur fonds propres du royaume chérifien et l’autre moitié étant financée par la France sous forme de dons, prêt concessionnel (RPE) et à taux préférentiel (AFD). Ce montage financier est diamétralement opposé avec celui qui a permis la concrétisation des projets du TER sénégalais et c’est clair pour tout le monde.
En d’autres termes, pourquoi n’ont-ils pas intégrer sur les 1,500 milliards qu’a coûté le TGV marocain, les charges relatives aux paiements des intérêts que devra payer le Maroc.
Savoir qu’il existe une différence entre les sources de financement des deux projets, vouloir intégrer les charges financières de l’endettement sur l’un des montages et revenir comparer deux choses différentes, c’est faire preuve de légèreté ou même d’inconséquence.
De même, les analystes ou cadres de Pastef ont l’obligation historique de nous dire, de dire au Sénégalais, les yeux dans les yeux, que désormais, tous les projets financés sur ressources dont la mobilisation a engendré des frais financiers devront être valorisés en majorant du coût effectif les intérêts financiers payés, les commissions versées, les sommes engagées pour disposer du financement et même mieux des coûts de renonciation au choix d’autres investissements plus rentables. Par exemple, dans le tableau des opérations financières de l’État, au titre de l’année 2017, un montant de 584 milliards a été payé au titre de la masse salariale de la fonction publique. Cette somme a été mobilisée sur ressources propres de l’État, notamment les recettes budgétaires qui ont servi au paiement des salaires des agents de la fonction publique. A cet effet, si on suit la logique de la « Comptabilité publique du Pastef » cette somme devrait être valorisée des montants mobilisés pour faciliter le recouvrement de cette manne (Fonds communs payés aux agents du ministère des finances, salaires versés aux fonctionnaires intervenant dans tout le processus du recouvrement des impôts et taxes, indemnités versées aux députés qui ont voté la loi de finance portant autorisation à recouvrer des impôts et taxes, carburants payés pour le déplace des agents collecteurs des impôts.…et last but no last les coûts superficiels de renonciation à investir l’argent sur une activité génératrice de revenu). Vous conviendrez avec moi que cette gymnastique comptable n’obéit à aucune logique statistique et risque de bouleverser tout notre système de statistiques des finances publiques en rendant impossible toute idée de comparaison avec d’autres pays.
Au-delà de tout cela, il est utile de rappeler aux Sénégalais que Sonko, visiblement victime de déformation professionnelle, conçoit l’État comme une entreprise dont l’unique mission est de trouver des bénéfices, à payer des dividendes et à être rentable. Il me semble utile que nous devons lui rappeler quelques missions essentielles de l’État en attendant de lui trouver le livre de Thomas Fleiner-Gerster sur « la Théorie générale de L’État » que je compte lui offrir, s’il est disposé à encore apprendre.
Je n’oublierais surtout pas de le lui dédicacer sur le sceau de son obligation à encore apprendre l’État. En effet, dans la comptabilité nationale, on nous apprend en première année d’économie que l’administration publique qui est la déclinaison fonctionnelle de l’État, est un agent économique dont la fonction principale est de produire des biens et services non marchands.
Partant de ce postulat, dans une perspective de rendre compte aux populations, le TER qui a été financé par l’État grâce aux ressources nationales (Fonds propres de l’État et produit de l’endettement public) doit être analysé non pas sur le plan financier, mais sous l’angle économique. Partant de là, il est évident que toutes les charges financières ayant concouru à la mise en œuvre du projet seront atténuées par les externalités positives de l’investissement dont la pertinence est d’une évidence bouleversante. Je rappelle que le projet du Ter a fait l’objet d’analyses socio-économiques et j’aimerais bien débattre avec Sonko sur ce plan.
Ainsi le paiement d'intérêts n’est pertinent que dans le cadre d’une analyse de rentabilité que l’État devrait d’ailleurs faire, en concert avec le concessionnaire, s’il décide d’un schéma PPP dans le cadre de l’exploitation et même à ce niveau, l’intégration des taux d’intérêt payés aux bailleurs internationaux devrait aussi tenir compte des taux d’actualisation qui, dans le cadre de nos pays, peuvent être supérieurs aux taux concessionnels.
Enfin, nous rappelons à Ousmane Sonko qu’il doit encore beaucoup plus de respect aux Sénégalais qui ne sont plus à l’époque coloniale où l’ignorance était le plus grand commun multiple. Le leader du Pastef doit savoir qu’il s’est présenté comme un Sénégalais honnête, il a alors l’obligation de promouvoir cette valeur cardinale et cela passe naturellement par l’obligation de ne pas prêcher dans le faux. Sa crédibilité est largement chahutée.
Papa Malick NDOUR
Economiste des Finances Publiques,
Président du Conseil Départemental de Guinguinéo
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