Conseil Constitutionnel : A-t-on posé la bonne question ? (AHMED KHALIFA NIASS)


Conseil Constitutionnel : A-t-on posé la bonne question ?  (AHMED KHALIFA NIASS)
La question qui n’a pas été posée concerne la sincérité du scrutin pour lequel un Sénégalais sur trois s’est vu dire que sa carte d’électeur ne sera pas au rendez-vous. Si l’on sait qu’habituellement seul un Sénégalais sur deux exerce son droit de vote l’absence d’un Sénégalais sur trois signifie que moins d’un Sénégalais sur deux aura ce droit. Alors que c’est un droit constitutionnel pour tous.
Revenons maintenant au camouflage que constitue le fait de pouvoir voter avec des pièces non recensées par la loi électorale. Cela n’enlève en rien le fait qu’un Sénégalais sur trois sera empêché de s’exprimer quelle que soit la pièce exhibée dans un bureau de vote. A cause de la non confection de sa carte d’électeur (biométrique) dont les informations sont répercutées dans son bureau de vote.  Si les données en question n’ont pas été prises en compte par le système elles ne peuvent pas se trouver dans son bureau de vote supposé. Car c’est aussi cette carte qui lui indique son bureau de vote.
Un électeur qui a indiqué vouloir voter dans un Bureau A, si le système l’a inscrit dans un Bureau B, quelle que soit la nature de sa pièce d’identification, la question centrale est de savoir quelle est la crédibilité d’un vote dont un votant sur trois a été exclu ?
Nous ne parlons pas d’un votant sur prés de cinq millions mais de prés de deux millions de voix.  Exclure prés de deux millions sur prés de cinq millions enlève toute crédibilité à la consultation.
C’est comme si dans un héritage on faisait le partage entre deux  personnes sur trois, excluant l’autre,  sous le prétexte qu’elle n’a pas pu présenter les pièces déclinant sa qualité d’héritier.
Cela voudra dire aussi que les députés auront été élus malgré l’absence d’un électeur sur trois.
C’est ce fait d’être évincé d’un droit constitutionnel qui est la bonne question que notre Président de la République n’a pas posé au Conseil Constitutionnel.


 AHMED KHALIFA NIASS
Vendredi 28 Juillet 2017
Dakar actu




Dans la même rubrique :