Condamné à des intérêts de retard de 40 millions FCFA pour l’exécution de la voirie de la Cité Touba Renaissance : les comptes de Mbackiou Faye saisis par la justice


C’est un secret de polichinelle. Entre les 300 familles de la Cité Touba Renaissance et le promoteur du site Mbackiou Faye, ce n'est pas le parfait amour. La Cité qui n’a jamais aussi mal porté son nom surtout en période d’hivernage, souffre d’un problème d’assainissement. Mais ce n’est pas son seul mal.

La viabilisation de la Cité, une voirie digne d'une Cité résidentielle, l'existence d'espaces publics, d'espaces verts et surtout de culte sont autant de problèmes que les habitants exigent qu’ils soient réglés.

Mais face à l’absence de concertations avec la société « Pro mobilière », promotrice de la Cité, les habitants ont décidé d’ester en justice. « On a porté plainte contre la société parce qu’il nous a vendu des terrains avec une voirie aux normes et un assainissement. Après avoir occupé  depuis cinq ans la Cité, force est de reconnaître que le promoteur n’avait pas l’intention de faire des travaux de bitumage », a expliqué Mme Ndiaye une des membres de l’association de résidents.

Il faut dire que les eaux usées qui reviennent dans la Cité et ruissellent dans les rues déjà impraticables, les ont poussés à bout. Un premier jugement du Tribunal Régional Hors classe de Dakar sorti en 2019 avait déjà condamné Mbackiou Faye à réaliser le bitumage de la voirie et au paiement d’une astreinte de 200.000 francs CFA par jour de retard.

« Nous avons acheté nos terrains. On nous a offert aucun centimètre, nous avons acheté à la sueur de nos fronts et voilà qu’il essaie de nous berner et de se soustraire à ses obligations. Faire une route c’était contractuel. On espère que force restera à la loi. Il n’est pas question qu’on le lâche. On épuisera toutes les voies de recours pour que justice soit rendue et qu’il nous fasse des routes en bonne et due forme », a averti Mme Ndiaye.

Cependant au grand désarroi des populations, les travaux qui ont valu à la société « Pro mobilière » sa première condamnation n’ont pas été exécutés ou du moins mal faits. « Il nous a fait plus de nid de poule, qu’une voirie à bitumage conventionnel », râle Mme Ndiaye.  Suffisant pour que les résidents prêts à aller jusqu'au bout pour retrouver cette « cité de rêve promise par le promoteur », initient une procédure en responsabilité et en paiement ce qui a valu encore cette fois à Pro mobilière à être condamnée à payer quarante millions (40 000 000) de Francs à l’Association des Propriétaires et Résidents de la Cité Touba Renaissance équivalent aux intérêts de retard.

La condamnation n’ayant pas été exécutée, les comptes de la Pro mobilière ont été saisis. Mais, regrette Mme Ndiaye, Mbackiou Faye tente de faire diversion pour ne pas avoir à payer cette somme.  « Nous avons écrit à toutes les autorités de ce pays pour que ce promoteur respecte ses engagements », a-t-elle ajouté.

Pour rappel, la Pro mobilière a répliqué en assignant l’Association en contestation et en main levée de saisie-attribution de créance. Le jugement est prévu le 7 janvier 2022.  Mais, dira Mme Ndiaye, « nous espérons que cette sanction sera confirmée en attendant que le procès sur la qualité de l’exécution ait lieu et qu’il soit condamné ».

« Il est temps que les promoteurs arrêtent de se payer la tête des gens. On a acheté des terrains extrêmement chers à plus de 50 millions. On ne peut comprendre après qu’il ait encaissé cet argent qu’il essaie de nous balader. Il faut que force reste à la loi », a-t-elle conclu.
 
 
 
 
 
 
 
Mercredi 29 Décembre 2021
Dakar actu




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