Comité Central du PS : voici le discours de Ousmane Tanor Dieng


Comité Central du PS : voici le discours de Ousmane Tanor Dieng
Mes chers camarades,

20 décembre 2001 – 20 décembre 2014. Treize (13) ans déjà, dans la course infinie du temps, que le Président Léopold Sédar SENGHOR nous a quitté après une vie remplie, menée de front dans une triple dimension d’homme de lettres, d’homme politique et d’homme d’Etat. Il fut, dans les faits, le primus  inter pares du groupe de camarades socialistes qui ont contribué avec d’autres à construire l’Etat du Sénégal et à façonner notre destin commun.

Notre reconnaissance unanime à l’endroit du Président SENGHOR est éternelle et inaltérable. Outre le fait qu’il soit l’un des pères fondateurs de notre Parti, sa pensée qui conserve aujourd’hui encore toute son actualité et sa jeunesse immortelle ainsi que son action  continuent d’éclairer notre marche et nos réflexions, pour adapter le Parti Socialiste dans son évolution historique, avec la forte conviction que le meilleur développement du Sénégal passera par l’application de nos choix doctrinaux et programmatiques.

Debout, rendons lui hommage et prions qu’il repose en paix !

Camarades,

Comme vous le savez, les 29 et 30 novembre dernier, Dakar a abrité, avec succès, le XVème Sommet de la Francophonie, sous la présidence  du Président Macky SALL.

On peut, à l’évidence, considérer la Francophonie comme un espace international bien «sénégalais», pour de multiples raisons objectives. En effet, comme chacun le sait, le Président SENGHOR en fut l’un des concepteurs. Le Président Abdou DIOUF l’a présidée douze (12) ans durant et le Président Macky SALL en est actuellement le Président en exercice. 

C’est l’occasion pour moi, au nom du Parti socialiste et de l’ensemble de ses militants, de remercier vivement le Président Macky SALL pour l’hommage brillant rendu au Président Abdou DIOUF, en baptisant le lieu du Sommet « Centre International de Conférences Abdou DIOUF (CICAD) ». C’est un acte fort qui nous va tous droit au cœur. 

Parce que surtout le Président Abdou DIOUF, continuateur principal de l’œuvre du Président SENGHOR, a été un Chef d’Etat exceptionnel, qui a pu gérer le Sénégal dans une phase historique difficile ponctuée de sécheresse, d’ajustement structurel, de crises internes et externes. 

Pondéré, sage, intelligent et brillant administrateur, il a remarquablement tenu le gouvernail. Nous lui devons aussi l’approfondissement de la démocratie et nous ne pouvons oublier qu’il a été, pour le Parti Socialiste du Sénégal, un remarquable leader, ouvert et rassembleur.


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Chers camarades,

En revenant à cette Session inaugurale de notre Comité Central, je voudrais rappeler qu’elle se situe dans le prolongement du XVème Congrès ordinaire que nous avons tenu, ici même, les 6 et 7 juin 2014, sous la présidence remarquable de notre camarade Aminata MBENGUE NDIAYE, Présidente du Mouvement National des Femmes Socialistes

En effet, je souligne que la session de ce jour est la phase qui suit les travaux de l’inter-Commission du Congrès qui a finalisé, après de longues discussions, les rapports des Commissions mises en place par le Congrès, à savoir :

•    la Commission thématique
•    et la Commission Orientation, Structures et Fonctionnement.

Nous nous souvenons tous des débats larges que nous avons eus et des décisions importantes que nous avons adoptées. Ce sont ces décisions  qui ont été rapportées tantôt par les camarades Abdoulaye Elimane KANE et Mamadou FAYE.

En cet instant précis, je voudrais vous exprimer, une fois de plus, mes vifs remerciements pour m’avoir renouvelé votre confiance à la tête de notre grand parti. Ma gratitude va à tous nos camarades, à vous chers militants et à vous chers responsables, qui par votre confiance renouvelée, me permettent de conduire encore les destinées du Parti Socialiste du Sénégal, qui a beaucoup fait pour asseoir les bases de notre nation et de notre pays.

Je mesure l’honneur qui m’est fait et la dimension de la tâche qui m’attend. Je reste encore, plus que jamais, déterminé à accomplir cette mission, et vous invite, chers camarades, responsables, femmes, jeunes, cadres, travailleurs, sages, à relever ensemble les défis multiples qui dressent devant nous. Nous pouvons y parvenir si nous arrivons à assumer notre propre dépassement et à engager notre parti dans un sursaut d’unité et de rassemblement!

Oui chers camarades, nous avons besoin de travailler à identifier, afin de les dépasser, toutes les contradictions qui ont cours aujourd’hui dans le Parti, avec le seul souci de faire émerger un Parti Socialiste renouvelé, restructuré, réadapté par la pensée et par l’action !

Oui, chers camarades, nous avons besoin de nous rassembler et de travailler la main dans la main, au sommet du Parti, comme dans les structures de base pour faire de notre Parti un instrument pour inventer, pour innover, pour transformer notre pays !

Oui chers camarades, nous avons besoin de nous ouvrir davantage à la société et de communiquer avec tous ses segments, en utilisant tous les moyens modernes que nous offre la technologie, mais surtout pour échanger avec la jeunesse, avec la société civile, avec les nouvelles forces émergentes, de manière à montrer que le Parti Socialiste est le parti qui a contribué à la construction de la Nation et à l’affirmation de la République, que le Parti socialiste est le Parti qui a fait avancer la démocratie et les libertés, le parti du progrès économique et social, de la croissance, de l’emploi, du développement, de l’agriculture, de l’industrie, du commerce et des services, bref du Sénégal de demain !

Mes chers camarades,

Lorsqu’au début de mon propos, j’évoquais les Présidents SENGHOR et DIOUF, pour rendre hommage à leur engagement militant, et à travers eux, tous les précurseurs, illustres comme anonymes, je voulais laisser entendre que socialistes nous sommes, socialistes nous demeurons.

Il est vrai qu’aujourd’hui, le socialisme est rudement mis à l’épreuve à la fois par des conjonctures nationale et internationale difficiles. Mais c’est à nous, porteurs de l’héritage des pères fondateurs et de leurs successeurs, d’interroger notre identité dans un contexte de crise, de confronter les valeurs du socialisme avec les mutations en cours et surtout de les relégitimer face à la pensée unique du libéralisme sur laquelle se construisent tous les maux de notre époque.

Dans le contexte actuel de brouillage de toutes les valeurs et de tous les repères nécessaires à la marche de l’humanité vers le progrès, il est plus que nécessaire le socialisme démocratique et ses valeurs humanistes telles la liberté, l’égalité, la justice sociale, la solidarité, la démocratie continuent de guider l’action politique au service de l’homme. Il y a un enjeu considérable à mettre en mouvement nos valeurs pour faire face aux défis de tous ordres qui, par la connexité qu’ils entretiennent entre eux, menacent l’humanité toute entière. 

Mes chers camarades,

Je vais conclure en revenant sur cette session inaugurale de notre Comité central qui, comme le savez tous, porte sur le renouvellement de nos instances exécutives. Mais avant, je voudrais vous inviter à relire nos textes (statuts, règlement intérieur et règlements particuliers) à  l’aune de la situation actuelle du Parti et des nouveaux défis qui nous  interpellent dans le pays et à l’extérieur. A cet effet, je proposerai au Bureau Politique une Commission de revue des textes, pour intégrer les changements produits et validés par le XVème congrès, et peut-être jeter les bases d’une évolution encore plus moderne et plus agissante du Parti, l’objectif étant et restant la reconquête du pouvoir.

Mais, chers camarades, notre problème se trouve non pas tant dans les textes, que dans certaines insuffisances de notre pratique, dans différentes instances du Parti.

Nos structures et nos instances, hormis le Bureau Politique et le Comité Central, ne se réunissent que pour assurer le service minimum. Elles devraient en faire davantage ! Des responsables élus qui, pendant tout leur mandat, ont montré leur carence au moment où de plus en plus une indiscipline caractérisée se manifeste dans nos instances et structures, sans être sanctionnée !

Nous ouvrons une nouvelle page dans l’histoire de notre parti. Ce nouveau mandat, que nous devons assumer, de la base au sommet, sous mon autorité, sera consacré :

•    au fonctionnement normal et permanent de toutes les structures et instances du Parti ;
•    à l’occupation du terrain politique ;
•    à l’élargissement de notre base, au Sénégal et à l’Extérieur ;
•    à la réflexion, à la formation et aux débats internes ;
•    à la communication efficace sur nos positions, sur  nos valeurs, sur notre vécu, sur nos projets ;
•    au développement des échanges avec nos  alliés et tous nos interlocuteurs pour des politiques publiques réussies ;
•    aux échanges avec les partis africains qui partagent notre doctrine, nos options et nos thèses, pour accélérer l’intégration du continent qui est déjà, et le sera davantage, l’axe de travail et d’enrichissement des grandes économies du monde.




Chers camarades,

En me portant à nouveau à la tête du Parti, le 7 juin dernier, vous m’avez investi du devoir de proposer au Comité Central le nouveau Bureau Politique et le Secrétariat Exécutif qui sortira de ses flancs.

Retenons que les quantitatifs du Comité Central et du Bureau Politique ont progressé pour tenir compte de la nécessaire représentation élargie des camarades aux responsabilités, mais aussi pour accroître la présence des femmes et  des jeunes dans les instances du Parti.

Je vous invite donc, toutes et tous, au travail, dans l’unité, la cohésion, le rassemblement, la solidarité, pour que vivent le Parti Socialiste et le Sénégal.
Dimanche 21 Décembre 2014




1.Posté par osma le 21/12/2014 11:11
ce parti n'a plus d'ambition. Tanor est là depuis Senghor et il a un agenda caché comme l'a souligné le Ministre du tourisme.
Aissata doit prendre son courage à deux mains pour créer son parti et aller en coalition en 2017 avec le président Macky SALL



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