Clédor Séne de ‘’L’affaire Me Sèye’’ sort un livre en janvier 2014: Une bombe à retardement qui touchera qui ?


Clédor Séne de ‘’L’affaire Me Sèye’’ sort un livre en janvier 2014: Une bombe à retardement qui touchera qui ?
DAKARACTU.COM Le flou sur ce meurtre des  années 90 continue de perturber les consciences. Qui a tué  Me Seye et qui en a donné l’ordre ? Quels ont été les rôles de chacune des personnes citées dans cette  affaire aux zones d’ombre pleines d’extrapolations, de manœuvres qui frisaient l’immoralité, mais aussi de victimisation des personnes qui ne représentaient rien dans le dispositif de la République ou dans les autres instances sociales.
Un nouveau livre, en phase d’Edition sera bientôt sur le marché pour révéler de grands secrets  et éclairer beaucoup de  zones d’ombre. Par devoir moral, après  vingt ans de silence, Clédor, puisque c’est de lui qu’il s’agit, sort enfin de sa réserve pour livrer sa part de vérité.
Dans ce livre intitule « Sénégal, un long combat pour la démocratie », Clédor retrace la longue lutte du peuple et des états-majors politiques pour la démocratie depuis les  années 1988 jusqu’en 2012 en soulignant à chaque étape les troubles et évènements liés à ces différentes conquêtes démocratiques qui parfois ont été ponctuées d’incidents tragiques dont l’affaire Me Seye sur laquelle il s’est particulièrement appesanti.
Dans son ouvrage, il s’étonne du fait que personne ne se soit intéressé à l’analyse de ce qu’il considère comme étant le point de départ, le prélude à  ‘’l’affaire Me Seye’’. Il lève ainsi un coin du voile sur les raisons de la démission du président Keba M’baye, les péripéties de la démission-reconduction de Andrezia Vaz et les circonstances de la nomination du Président Youssou Ndiaye, qui finalement a proclamé les résultats des présidentielles. Qu’y avait-il donc de si brulant et de nature à créer ce séisme institutionnel… ? 
             Voici ainsi expose le contexte particulier que Clédor considère comme le prélude important, le point de départ même de l’affaire Me Seye. Il soutient que ces faits ont été sciemment rayés du souvenir de l’opinion et volontairement détachés de l’affaire.
        Le deuxième contexte que l’auteur souligne est celui dans lequel le procès a eu lieu. 
« Le climat social était délétère, on venait pour la première de histoire de réduire le salaire de tous les fonctionnaires de 30 pour cent. Conjointement, de nouveaux impôts étaient introduits dans les bulletins de salaires réduisant ainsi d`avantage le pouvoir d’achat des travailleurs. On avait aussi procédé au licenciement de 13.000 fonctionnaires et proposé à ceux qui le voulaient un départ négocié abusivement dit ‘’départ volontaire’’. Cela concernait également des milliers de fonctionnaires. Tous les syndicats étaient en grève y compris ceux affilies au parti au pouvoir. L’UNACOIS venait de naitre et l’UNSAS, par le SUTSAS surprenait par ses premiers faits d’armes avec  Mademba Sock. L’université, fer de lance de tous les combats et de toutes les contestations de l’époque était en ébullition et déferlait dans  la rue. On s’acheminait vers une deuxième année blanche.
C’est dans ce climat d’instabilité sociale que le président François Mitterrand avait reçu Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily, le président Abdou Diouf et Ousmane N’gom pour un entretien dont l’objet et le contenu  n’ont jamais été révélés.
 Apres cela, le sous-secrétaire d’état américain aux affaires africaines, Georges Mose, s’était rendu à Dakar et avait publiquement lui, qualifié  ‘’l’affaire Me Seye’’  d’incident ne devant point empêcher les retrouvailles  entre le PS et le PDS. La presse s’était indignée du fait que le sous-secrétaire considéra l’assassinat du juge constitutionnel comme un simple incident. Cette maladresse confirmait ce que certains cercles savaient déjà, c’est-à-dire le conditionnement de la poursuite de l’aide internationale au retour à un climat social et politique apaisé et l’ouverture du gouvernement au PDS.
Mais le grand obstacle à cette normalisation qui préoccupait les bailleurs de fonds était ‘’l’affaire Me Seye’’. Et pour des raisons d’intérêt national, la justice devait vider le dossier. C’est ainsi que la question des commanditaires fut évacuée. La justice a ordonné un non-lieu concernant le PDS et avait estimé  inopportun d’explorer la piste PS alors qu’il n’y avait que ces deux pistes là. Donc il avait été décidé que ce n’était ni le PS ni le PDS qui étaient responsables mais tout simplement Clédor et ses amis. Ceux-là qui n’avaient ni parti politique, ni syndicat ni rien du tout. Des jeunes qui n’aspirent ni à être président, députe ou maire. »
Dans son ouvrage, somme toute, exaltant, Clédor explique aussi comment il a été supplié de ne pas se pourvoir en cassation pour ne pas remettre en cause cette stratégie de normalisation de la vie politique et de reprise des financements étrangers. C’est ainsi qu’il obtint du régime d’alors, la garantie  de les libérer a posteriori. 
« Ce qui fut mis en œuvre en 1996 par un projet de loi d’amnistie qui était officiellement et véritablement un des points d’accord ayant résulté de négociations avec le MFDC pour la signature d’un traite pour la énième paix définitive en Casamance. Le projet de loi visait les délits d’atteinte à la sureté de l’Etat, d’assassinat, d’usage et de manipulation d’explosifs, d’actes et de manœuvres de nature à jeter le discrédit sur les institutions et / ou leur fonctionnement…Sachant qu’ une loi d’amnistie ne vise que des délits et non des personnes, on ne pouvait pas libérer  les rebelles sans que nous en eussions beneficies. Et l’Etat aurait beau jeu de présenter notre libération comme une conséquence collatérale des accords de paix. Et de tout cela nous étions informés. Mais tout ce projet capota du fait de l’abée Diamancoune qui avait exigé et obtenu un direct à la télé et avait malheureusement parlé d’indépendance de la Casamance. Les négociations venaient d’échouer contre toute attente. Et personne ne pouvait s’imaginer que nous en étions les grands perdants. Seul l’hebdomadaire ‘’Le Témoin’’ était au fait et  en avait fait l’écho. »
Simplement inédit ce qu’il révèle dans son manuscrit ! Par ailleurs, il ne cesse de contester l’ouvrage d’Abdou Latif Coulibaly et n’hésite pas non plus à démonter certaines de ses thèses qui frisent la persécution, le dénigrement et même le chantage.
La sortie de  cet ouvrage est prévue en début janvier 2014 au Sénégal. L’alerte est donc lancée, des montagnes vont bientôt trembler.
Mardi 10 Décembre 2013



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1.Posté par IBK le 10/12/2013 18:31
Enfin on saura la vraie histoire, j'attends avec impatience cet ouvrage. En tout cas les vrais personnages de ce meurtre sont toujours restés dans le silence

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