Cinq morts dans des affrontements à Bangui


Cinq morts dans des affrontements à Bangui

Cinq personnes dont un volontaire de la Croix-Rouge centrafricaine ont été tuées et une trentaine d'autres blessées dans les heurts survenus à Bangui depuis mardi entre soldats français de la force européenne Eufor et des hommes armés, a-t-on appris de source hospitalière jeudi.

"On a enregistré cinq corps (...) En plus d'un travailleur humanitaire touché à la tête et qui a succombé à ses blessures, quatre autres personnes sont décédées dans ces évènements et leurs corps ont été déposés à la morgue", a affirmé à l'AFP Maurice Banda, membre du personnel de l'Hôpital communautaire, principal établisssement de la capitale.

"C'est un bilan provisoire, puisque certaines personnes affirment qu'il y a eu des musulmans fauchés par balle dont on ne connait pas l'état", selon M. Banda. "Près de quarante" blessés ont également été évacués vers l'hôpital, dont "certains sont des cas graves", a-t-il dit. 

Le volontaire de la Croix-Rouge centrafricaine a été tué "par une balle alors qu'il procédait à l'évacuation de blessés dans le secteur du Km 5" (PK5), dernière enclave musulmane de la capitale, a indiqué mercredi soir le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). 

Des heurts avaient éclaté mardi soir à Bangui entre soldats français de l'Eufor et des "individus armés" et se sont poursuivis mercredi matin, selon des sources concordantes dans la capitale centrafricaine. Les soldats ont été attaqués lors d'une patrouille au PK5 et ont riposté "vigoureusement", selon une source proche de l'Eufor. Le calme était revenu jeudi, notamment dans le quartier PK5, a constaté un correspondant de l'AFP. 

Ces violences sont survenues alors que Bangui, ravagée depuis plus d'un an par de terribles affrontements, exactions et pillages, et vidée de la plupart de ses habitants musulmans traqués par les milices anti-balaka, retrouvait un semblant de normalité depuis plusieurs semaines.

Fin juillet, les protagonistes de la crise centrafricaine avaient signé à Brazzaville, sous forte pression internationale, un fragile accord de cessez-le-feu, plusieurs fois violé depuis. Depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par la Séléka, contrainte de l'abandonner en janvier 2014, la Centrafrique vit une crise sans précédent. 

Les exactions des groupes armés contre les civils ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. A partir du 15 septembre, la Minusca (Mission des Nations unies pour la stabilisation en RCA) doit se substituer progressivement aux forces internationales (française, européenne et africaine) déployées depuis fin 2013. La force de l'ONU doit compter 12.000 hommes à effectif plein

Jeudi 21 Août 2014




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