Chronique d’injustice, Jour 16 : Toujours pas de preuves… (Me François Serres)


Chronique d’injustice, Jour 16 : Toujours pas de preuves… (Me François Serres)
La litanie des mensonges se poursuit devant des Juges qui de plus en plus ostensiblement campent dans les territoires de l’accusation. Fatime Tomle, épouse d’un leader rebelle, qui avait accueilli dans sa maison Maldom, l’un des principaux chefs militaires d’une des rébellions contre le régime du Président Habré, avec vingt de ses affidés, et qui se plaint de son exécution..aucun témoin, aucun acteur, aucun lieu……aucune détention….aucune fiche…elle dira cependant que son mari avait pour le compte du Président Habré dès le début de l’année 1987 entrepris pour le compte du Président une mission de médiation confirmant ainsi le positionnement du Président dans ses efforts de réconciliation nationale. Encore une audition téléguidée en vue d’asseoir la thématique d’une répression prétendue des Hadjaraï quand il s’est agi en fait d’une réponse militaire et sécuritaire apportée contre une rébellion financée par les libyens. On en saura pas plus, impossibilité de prouver, de chiffrer, d’identifier, de localiser, parce que pas d’enquête ; un défilé qui à défaut d’enquête ne remplit pas le schéma inventé par l’accusation d’un crime de masse systématique. Là encore aucune preuve de la participation du Président.

Monsieur KAM manifeste ses opinions sur la culpabilité….

Awada Ali, lui aussi arrêté pour avoir été lié à la rébellion….là encore aucune fiche produite…mais lui aussi manifestement, ce qu’il dit ne convient à personne….voilà un homme qui prétend avoir été frappé, à qui le Président Kam demande ce qu’il a subi comme torture ! c’est donc un fait affirmé par le magistrat lui-même…..c’est étrange, pas un mot dans sa déclaration initiale devant la Chambre sur les tortures subies…..alors que devant les policiers tchadiens, celui-ci avait indiqué avoir reçu des décharges électriques…trou de mémoire ou « bourrage » de déclaration par les services tchadiens…en tout cas récusation d’un magistrat qui prend parti !! Silence des avocats d’office..puis voilà un homme qui aurait été en cellule avec quatre personnes….ouh là c’est pas assez….Ca convient pas ; d’autres ont parlé de 700….

Faut-il s’étonner de ces personnes racontent n’importe quoi ? Choisis par les ONG en accord avec le régime libyen et donc adoubés par le Parquet, l’audience ne peut que délivrer une masse d’incohérences……sous le regard permanent de l’Ambassade de France…

Bourrages de déclarations par les services tchadiens

Avec Dougous Batil, c’est la totale !! et en particulier du côté des avocats d’office…..qui valident tous les schémas de l’accusation…..comme « l’arrestation des Hadjaraïs », avec ce point final de l’un d’eux qui à la fin de son « interrogatoire » remercie courtoisement et onctueusement « la victime »…..Ah Ca !! Pour présenter la défense de l’accusé, c’est fort cher Maître !

Car voilà un cultivateur dont on se demande d’où on l’a sorti pour raconter autant d’inepties, car force est une fois de plus de constater que son récit devant les Chambres sur les prétendues tortures subies ne colle pas avec ses déclarations devant la police tchadienne où il mettait directement en cause le Président Habré…or, il avait tout simplement oublié d’en parler aux Chambres….qui par l’intermédiaire du Parquet le lui rappelle….il n’est pas sûr car dira -t-il, il ne fallait pas « lever les yeux vers le turban blanc »….mais donc comment le reconnaître ? Ce qu’il fera dix minutes plus tard sous question des avocats des parties civiles….

Mais le voilà qui met en cause Yorongar comme l’un de ses principaux tortureurs….L’avocat des CAE pose question sur celui-ci, mais sait-il seulement que Yorongar est l’un des principaux opposants torturés par le régime actuel de Déby et qu’on fait passer pour un agent de la DDS sous le Président Habré ! Encore une magouille de la police tchadienne….Là encore on a pas de fiches pour ces personnes arrêtées pour des motifs politiques….encore une journée avec son lot de témoins composés au jour le jour par l’accusation et partant en violation de toutes les règles qui prévoient de définir une liste des témoins avant le début de l’audience…..Comment le Président Kam peut(-il accepter de perdre ainsi et le contrôle de son audience et une des garantie fondamentale d’un procès équitable…..encore un témoin qui alors qu’il a parlé de 4 personnes dans sa cellule dans sa déclaration à N’djamena, viendra soutenir devant son avocat tchadienne qui introduit chaque réponse dans la question qu’elle pose (sans réaction du président Kam !) qu’en fait c’était 14…..Et elle ajoutera, à lui qui avait évoqué avoir vu le Président Habré, «  pouvez vous confirmer que le Président Habré vous a frappé ? ….Oui je confirme…..Toujours aucune réaction de Monsieur KAM !

L’avocat d’office termine ma journée : Merci Monsieur la victime….

 
Lundi 5 Octobre 2015




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