Cérémonie d'inauguration des pavillons à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar : discours du président Macky Sall


Cérémonie d'inauguration des pavillons à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar : discours du président Macky Sall

 

 

C’est avec un cœur chargé d’émotions et un immense plaisir que je me retrouve, parmi vous, chers travailleurs et chers étudiants, sur ce campus qui a accueilli et qui continue de recevoir des générations d’étudiants de tous les pays du monde, d’Afrique et de toutes les régions du Sénégal.

Permettez-moi de vous remercier pour votre accueil exceptionnellement chaleureux, et de vous dire qu’aujourd’hui, c’est un des vôtres qui revient sur les lieux où il a passé les plus belles années de sa jeunesse. 

Paraphrasant le Président Poète Léopold Sédar SENGHOR dans son célèbre poème « Joal », je peux aussi dire « Pavillon A, je me rappelle, je me rappelle, je me rappelle » !

Je garde d’excellents souvenirs de ce passage, dans cet espace de liberté et de responsabilité, qui a contribué à forger ma personnalité et à affirmer mon identité.

Ici, au-delà des connaissances, c’est un état d’esprit que l’on acquiert : un esprit critique, un esprit de dépassement, un esprit de sacrifice et d’effort, autour des valeurs de solidarité, d’entraide et de respect mutuel. 

Ces qualités sont indispensables pour évoluer aisément en milieu professionnel et, de manière globale, pour vivre sereinement dans la société.

Les moments d’échanges avec les professeurs et les étudiants restent des souvenirs inoubliables. 

C’est dire que le cheminement difficile, mais exaltant, qui nous a mené des amphithéâtres à la tête de l’Etat, tire toute sa source de ces lieux où nous nous trouvons actuellement.  

 

Mesdames, Messieurs

Notre avenir dépend de notre investissement dans la formation de la jeunesse. C’est pourquoi, dès mon accession à la magistrature suprême, j’ai pris la décision de la tenue, en avril 2013, de la Concertation nationale sur l’Avenir de l’Enseignement supérieur afin 

 

d’apporter, à l’issue d’une analyse objective, des réponses pertinentes et consensuelles, à la renaissance de notre système d’enseignement supérieur et  de recherche

Les onze décisions du Conseil présidentiel constituent à la fois une feuille de route et un plan d’action pour faire de notre enseignement supérieur, un levier de l’émergence, et le placer sur la voie de l’équité, de l’excellence et de la paix. 

Je rappelle que la décision numéro 6 consiste à faire de l’étudiant, l’acteur de sa propre réussite, par l’amélioration conséquente des conditions d’études, de vie, de restauration, de santé et de loisirs. Pour cela, l’Etat a accepté de consentir des efforts exceptionnels, avec un projet d’investissement de plus de 300 milliards de francs CFA sur cinq ans, soit plus du double  des ressources investies dans l’enseignement supérieur depuis les indépendances en investissement et en équipement.

Dans ce sillage, j’ai décidé d’augmenter     considérablement les capacités d’hébergement du campus social, avec ces trois nouveaux pavillons d’une capacité de 1044 lits. Outre ce programme, j’ai mis en place d’autres grands projets de construction de 10 000 lits pour les universités, répartis ainsi qu’il suit :

• Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD): 4000 lits ;
• Université Gaston Berger de Saint louis (UGB) : 2000 lits ;
• Université de Thiès (UT) : 1000 lits ; 
• Université Alioune DIOP de Bambey (UADB) : 1000 lits ; 
• Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) : 1000 lits ; 
• Ecole polytechnique de Thiès (EPT) : 500 lits ;
• Ecole nationale supérieur d’Agriculture (ENSA): 500 lits.

A ces réalisations viendront s’ajouter :

• le projet de 10 000 lits pour l’Université Amadou Makhtar MBOW (UAM) de Dakar;
• le projet de 10 000 lits pour l’Université du Sine Saloum El hadji Ibrahima NIASS (USSEIN). 

 

 

 

Je vous exhorte à en faire un bon usage et à en prendre soin par l’entretien, la maintenance et la préservation du bien commun. Ainsi, vos jeunes sœurs et frères, du Sénégal et d’Afrique, futurs étudiants, et cadres de demain, pourront, à leur tour, en profiter et réussir leurs études pour mieux servir leur pays.

De même, pour encourager l’excellence, j’ai offert des bourses nationales d’excellence de 60 000 Francs CFA par mois, aux bacheliers ayant la mention « très bien »  ou « bien »,  pour étudier au Sénégal. Les bourses d’excellence étrangères ont également été sensiblement augmentées.  

Avec la nouvelle politique des bourses et les nouveaux critères d’attribution des bourses sociales, les aides sociales sont transformées en demi-bourses payables sur 12 mois, octroyées sur la base de critères purement sociaux (étudiants orphelins totaux, partiels ou présentant un handicap, issus de familles défavorisées, etc.). Comme celles bénéficiant de la Bourse de sécurité famille.

A celles-ci s’ajoutent les bourses de mobilité et en alternance. 

Les  bourses de mobilité permettent aux étudiants inscrits au Master 2 ou au Doctorat d’effectuer des séjours de six (6) mois dans des universités ou laboratoires partenaires. Par ailleurs,  des bourses doctorales en alternance sont attribuées pour une durée de trois (3) ans avec une possibilité de dérogation d’une année à la demande motivée des deux universités en cotutelle. 

Une telle innovation permet de renforcer nos Ecoles doctorales,de sorte à retenir au Sénégal nos jeunes chercheurs. 

Par ailleurs, l’étudiant disposera désormais de conditions de paiement des bourses plus confortables et plus fiables grâce à la conception, en cours, d’une application de gestion des allocations d’études.

Mesdames, Messieurs,

Je demeure convaincu que l’enseignement supérieur de qualité, dans le respect du principe d’égalité des chances, nécessite une  prise en charge effective des questions sociales. C’est ainsi qu’en 2014, les ressources allouées aux œuvres sociales représentent 44,26% du budget du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ceci démontre, si besoin en est 

 

encore, la volonté affichée du Gouvernement d’améliorer les conditions de vie des étudiants pour non seulement favoriser leur réussite, mais également et surtout développer le système d’enseignement supérieur et de Recherche. 

C’est dans la perspective de consolider les œuvres sociales que j’ai aussi décidé, lors du Conseil présidentiel, de créer un Centre national des œuvres universitaires du Sénégal (CNOUS) et des centres régionaux (CROUS) à Thiès, Bambey, Ziguinchor pour favoriser une gestion de proximité et une autonomisation renforcée desdits centres. 

Mesdames, messieurs,

C’est le lieu de rendre un vibrant hommage aux travailleurs infatigables des Centres des Œuvres Universitaires qui, dans les résidences, les restaurants, les services médicaux, ateliers et garages, œuvrent au quotidien, dans la discrétion et l’efficacité, à la bonne marche de nos universités. 

Je salue leur professionnalisme et leur engagement permanent et leur exprime solennellement notre profonde reconnaissance.  

 

Chers étudiantes, chers étudiants,

Aussi, voudrais-je vous rappeler que certes, vous êtes jeunes, pleins d’énergie et brillants, mais les défis qui vous attendent sont impressionnants. Certains d’entre vous sont promis aux plus hautes destinées. Parmi vous se trouvent les futurs dirigeants de notre pays (futurs Ministres, professeurs d’Université, entrepreneurs, cadres supérieurs d’entreprise… et pourquoi pas, le futur Président de la République). Je vous demande, ici et maintenant, pour la Nation sénégalaise, pour vos parents, pour vous-mêmes et surtout pour les générations futures, de porter encore plus haut le flambeau que vous ont légué vos illustres devanciers. Ne vous laissez pas rattraper par la routine qui asphyxie, banalise et déprécie l’avenir. Oui partez à l’assaut du futur, faites-en votre royaume ! 

 

Je vous remercie de votre aimable attention.

 

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Samedi 1 Août 2015




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