Ce qu’on n’a pas encore dit sur le 23 juin ( Par Cheikh Yérim Seck )


Ce qu’on n’a pas encore dit sur le 23 juin ( Par Cheikh Yérim Seck )
DAKARACTU.COM Nombre de Sénégalais restent avec des questions sans réponses suite au soulèvement populaire du 23 juin contre le projet de révision constitutionnelle instituant un ticket président - vice-président à la tête de l’Exécutif. Les interrogations fusent de toutes parts. D’où vient l’idée de ce projet de loi ? Au profit de qui était-il concocté ? Qui est ce fameux opposant pressenti pour le ticket dont une certaine presse a parlé ? Qu’est-ce qui a poussé le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, à reculer ?

Dakaractu revient sur certaines péripéties non encore relatées pour démêler les pièces du puzzle. Au coeur de la controverse, Abdoulaye Wade s’est réuni au palais avec son Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, son garde des sceaux Cheikh Tidiane Sy, son ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom, son directeur de cabinet Habib Sy et le secrétaire général de la présidence Zakaria Diaw. Alors que s’engageait une discussion de fond autour du projet de loi constitutionnelle, Ousmane Ngom a relevé un point : « M. le président, je constate que le projet de loi prévoit qu’il faut être sénégalais pour prétendre aux postes de président ou de vice-président de la République.

Or, la Constitution actuelle dit qu’il faut être exclusivement de nationalité sénégalaise. Si on veut éviter tout soupçon, il faut qu’on remette le mot ‘‘exclusivement’’.» Après une période d’hésitation, le chef de l’Etat a marqué son accord, visiblement sans enthousiasme. L’adverbe ‘‘exclusivement’’ avait-il été volontairement omis ? Ou délibérément ôté ? Tout porte à pencher en faveur de la seconde hypothèse. Et pour cause, Karim Wade, de père sénégalais et de mère française, est-il exclusivement de nationalité sénégalaise ? Il est en tout état de cause français en vertu du jus sanguini prévu comme un mode d’acquisition de la nationalité par la loi française. N’a-t-il pas acquis la nationalité anglaise lorsqu’il travaillait dans une banque à Londres, comme certains le supputent ?
La disparition mystérieuse du concept restrictif ‘‘exclusivement’’ tend à accréditer la thèse que, contrairement aux dénégations de son père, Karim Wade était l’un des bénéficiaires pressentis du ticket.

La question de la nationalité évacuée, Souleymane Ndéné Ndiaye a abordé un autre problème qui fait polémique dans le projet de loi : « M. le président, l’autre aspect contesté du projet touche à cette clause qui veut qu’un candidat soit élu dès qu’il engrange 25% des suffrages exprimés...» Réponse de Wade : « Sur cette question, il faut savoir ce qu’on veut. Si on souhaite garder le pouvoir, il faut maintenir la barre à un niveau que nous pouvons atteindre.» Avant d’ajouter, après un court intermède d’hésitation : « Je ne sais pas moi... Relevons la barre à 30%... Mais il ne faut pas courir le risque de perdre l’élection.» Le 22 juin, quand Souleymane Ndéné Ndiaye rencontrera les ambassadeurs des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et du Canada, il lui reviendra avec ce compte-rendu : « M. le président, les ambassadeurs disent que nous sommes un Etat souverain, donc légalement fondé à modifier notre Constitution. Ils s’inquiètent toutefois que cette révision se fasse à quelques mois de la présidentielle et que le plancher pour être élu soit rabaissé à 25% des suffrages exprimés. Ils estiment qu’il faut au moins 50% pour être élu. » Réponse du chef de l’Etat : « Je vais examiner cette piste avec le ministre de la Justice.» Le lendemain, la rue s’embrasait, obligeant Wade à retirer son projet de loi aux termes d’une journée de destructions et de larmes.
Le chef de l’Etat a remisé au placard un scénario qu’il croyait bien rôdé : se faire réélire avec 25% ou à peine plus, former un ticket pour organiser la transmission du pouvoir à sa guise et selon son tempo. Au grand dam de sa famille politique, il ne pensait à personne parmi elle mais à une figure de l’opposition pour former le ticket. Une source bien informée, proche du chef de l’Etat, nous a confié : « Je ne sais pas si Wade en a touché un mot à Khalifa Sall ou pas, mais c’est à lui qu’il pensait pour faire ticket avec son fils. Il n’est un secret pour personne que les deux filent le parfait amour. Mais surtout Wade voulait faire d’une pierre deux coups : déstabiliser le Parti socialiste et reconstituer l’axe du pouvoir autour des deux familles libérale et socialiste historiquement les plus importantes du pays.»
Une seule certitude : la machine s’est grippée et le scénario s’est détraqué.

A l’heure des comptes, le 25 juin, Oumar Sarr, ministre de l’Urbanisme, responsable politique du parti au pouvoir à Dagana, d’ordinaire si silencieux au cours des réunions, a regardé Wade dans les yeux pour lui asséner : « M. le président, il vous arrivait d’appeler les responsables du parti pour discuter politique avec eux. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Vous vous enfermez seul pour prendre des décisions qui se retournent souvent contre nous. Ce projet de loi a échoué faute de concertation. Le renouvellement des instances de l’Ujtl s’est soldé par de graves déchirures. Le renouvellement des instances des femmes va engendrer autant de dégâts. Le parti n’existe plus à la base. Ce sont les responsables qui ont acheté les cartes et non les militants. Nous sommes très mal partis pour la présidentielle de 2012. Et votre âge, ne nous leurrons pas, nous pose un vrai problème si vous êtes candidat.» Ambiance. Et Awa Diop, connue pour son franc-parler, d’enfoncer le clou : « Président, vous avez constaté que personne ne vous a défendu face à l’opposition. Aucun militant de notre parti n’était dans la rue le 23 juin. Vous devez revoir ceux à qui vous accordez votre confiance. On m’a dit que vous avez remis 10 millions à Farba Senghor et 12 millions à Bara Gaye de l’Ujtl pour mobiliser. Ils n’ont mobilisé personne.»
Pour ceux qui s’en doutaient la partie est jouée. Le roi est nu.

What have not been said yet over June 23rd?

Number of Senegalese stays with questions without answers further to the popular uprising of June 23rd against the project of constitutional revision establishing a ticket president - vice-president in the head of the Executive. The questioning fuse from everywhere. Where from comes the idea of this bill? For the benefit of whom was it concocted? Who is this famous opponent anticipated to the ticket about which a certain press spoke? Who urged the Head of State, Abdoulaye Wade, to put off?

Dakaractu returns on certain events not yet told to disentangle(solve) the rooms(parts) of the puzzle. In the heart of the controversy, Abdoulaye Wade met to the palace with his Prime Minister Souleymane Ndéné Ndiaye, his Lord Chancellor Sheik Tidiane Sy, his home secretary Ousmane Ngom, his cabinet director Habib Sy and the General Secretary of the presidency Zakaria Diaw. While made a commitment a thorough discussion around the bill constitutional, Ousmane Ngom raised a point: " Mr. chair, I notice that the bill plans that it is necessary to be Senegalese to aspire to the posts(post offices) of president or vice-president of the Republic.
Now, the current Constitution says that it is necessary to be exclusively of Senegalese nationality. If we want to avoid any suspicion, we have to put back(to hand) the word "exclusively". " After a period of hesitation, the Head of State marked his agreement, apparently without enthusiasm. Had the adverb "exclusively" been voluntarily omitted? Or deliberately removed? Everything carries to tilt in favour of the second hypothesis. For a very good reason, Karim Wade, of Senegalese father and French mother, is exclusively of Senegalese nationality? He is French in any case by virtue of the sanguini juice planned as a mode of acquisition of the nationality by the French law. Did not he acquire the English nationality when he worked in a bank in London, as some calculate it?

The mysterious disappearance of the restrictive concept "exclusively" tends to accredit the thesis that, contrary to the denials of his father, Karim Wade was one of the beneficiaries anticipated by the ticket.

The question of the evacuated nationality, Souleymane Ndéné Ndiaye approached another problem which makes it involved in controversy in the bill: " Mr. president, the other controversial aspect of the project touches this clause which wants that a candidate is elected as soon as he gathers in 25 % of the valid votes... " Wade's answer: " on this question, it is necessary to know what we want. If we wish to keep(guard) the power, it is necessary to maintain the bar at a level which we can reach. " Before adding, after a short interlude of hesitation: " I do not know I... Let us raise the bar in 30 %... But you should not run a risk of losing the election. " On June 22nd, when Souleymane Ndéné Ndiaye will meet the ambassadors of the United States, Great Britain and Canada, he will return to him with this report: " Mr. president, ambassadors say that we are a sovereign State, thus legally based to modify our Constitution. They worry however that this revision is made a few months away from the presidential elections and that the floor to be elected is decreased in 25 % of the valid votes. They consider that is needed at least 50 % to be elected. " Answer of the Head of State: " I am going to examine this track with Minister of Justice. " The next day, the street was fired, obliging Wade to remove its bill at the end of a day from destructions and from tears.

The Head of State garaged in the cupboard a scenario which he considered roamed well: be reelected with 25 % or hardly more, trained (formed) a ticket to organize the transmission of the power as one pleases and according to its tempo. To the great displeasure of his political family, he thought of nobody among her but a figure of the opposition to train the ticket. A well informed source (spring), close to the Head of State, confided to us: " I do not know if Wade got (touched) a word Khalifa Sall or not, but it is of him that he thought to make ticket with his son. It is a secret for nobody that both are love's young dream. But especially Wade wanted to kill two birds with one stone: destabilize the socialist Party and reconstitute the axis of the power around both liberal and socialist families historically the most important of the country. "

A single certainty: the machine jammed and the scenario broke down.

At the time of the accounts, on June 25th, Oumar Sarr, Minister of the Town planning, politician of the party in the power to Dagana, usually so silent during the meetings, looked at Wade in eyes to hurl at him: " Mr. chair him), you called up the party officials to discuss politics with them. It is not any more the case today. Sometimes you lock yourselves only to make decisions which often turn around against us. This bill failed for lack of dialogue. The renewal of the authorities of Ujtl ended in grave tears. The renewal of the authorities of the women is going to engender so many damages. The party does not exist any more on the base. It is the persons in charge who bought cards and not activists. We very badly left for the presidential elections of 2012. And your age, let us not deceive us, raises us a real problem if you are a candidate. Atmosphere. And Awa Diop, known for her outspokeness, to push the nail: " chair, you" President, you noticed that nobody defended you in front of the opposition. No activist of our party was in the street June 23rd. You have to see again those to whom you grant your confidence. I was told that you handed 10 millions to Farba Senghor and 12 millions to Bara Gaye de l' Ujtl to mobilize. They mobilized nobody. "

For those who suspected it the part is played. King is naked.
Samedi 2 Juillet 2011
Cheikh Yerim Seck



Du plus récent au plus ancien | Du plus ancien au plus récent

41.Posté par ibou le 01/07/2011 16:30
Merci pour la pertinence de l'article. Mais please, les titres n'ont pas besoin de point. Bon vent!

40.Posté par ba le 01/07/2011 16:18
Merci pour l'article!
Mais il faudra penser à filtrer les insultes, les commentaires à titre xénophobes etc....
en plus il faudra éviter de transformer ton site en mini "facedakar" pour ne citer que celui la!!
bon courage

39.Posté par Diaspora engage le 01/07/2011 16:17
This is a great initiative Mr. Seck. Thanks a lot for such a brilliant idea. We will defend if the regime will try to kill such a gem idea. May Allah bless you.

38.Posté par mor le 01/07/2011 16:06
c cool merciiiiiiiiii bone courag

37.Posté par femme africaine le 01/07/2011 15:59
Bravo Mr Seck ! cette réalisation de grande envergure est à saluer ! vous êtes une fierté pour notre pays le Sénégal mais j'ose espérer que votre site ne sera pas pervertie comme tant d'autres qui publient des obscénités et futilités pour meubler à défaut d'informations utiles et d'analyses pertinentes.
Et vue votre charisme et respectabilité ,nous vous faisons confiance de prendre la peine de filtrer les commentaires aussi vulgaires qu'insultant !
Que Dieu vous assiste !!

36.Posté par mawarou le 01/07/2011 15:35
"Jus sanguini" c'est du latin, cela reste invariable

35.Posté par deug deug le 01/07/2011 15:34
Bonne continuation mon grand
Je te félicite d'avoir éclairé nos lanternes sur beaucoup de zones d'ombre de cette fameuse loi

34.Posté par papis le 01/07/2011 15:31
Merci Yérim pour cette contribution de qualité à notre information.
Félicitations et du courage

33.Posté par Diaspora le 01/07/2011 15:27
Toutes mes félicitations cher Yérim vous êtes quelqu'un que j'admire beaucoup et la semaine dernière je regardai
le débat sur TFM vous Latif et les autres .........

Donc je vous félicite encore une fois et vous dire que: Le difficile n'est pas de monter, mais, en montant, de rester soi
et sur le forum il faut que les intervenants sachent que le but de la discussion ne doit pas être la victoire, mais l'amélioration
Et que sur toute chose on peut faire deux affirmations exactement contraires

32.Posté par Mohamadou le 01/07/2011 15:26
Trés belle initiative,enfin nous allons voir des argumentaires de taille.Meri yérim et bonne continuation.

31.Posté par Faye le 01/07/2011 15:26
Dear Yerim,
Felicitation. Je vous souhaite bonne chance. Un petit conseil. Faites attention a vos traductions en Anglais, parceque j'ai peur que ca va se retourner contre vous.
Be careful with your English translation. I am afraid that it will be your weak-link. It is actually difficult to understand what trying to say. Do not take it lightly, if do not have the proper staff to get that done, please, stick with the French. I also agree with the brother who made the comment about your webmaster. It might make more sense to simply let the reader choose the language he or she wants. Other than that, I believe that first steps are hard but you should be able to compete - given what we've seen. You are a journalist, let others skill-sets do their part. Good luck and god bless you.

30.Posté par Diaspora le 01/07/2011 15:22
Toutes mes félicitations cher Yérim vous êtes quelqu'un que j'admire beaucoup et la semaine dernière je regardai
le débat sur TFM vous Latif et les autres .........

Donc je vous félicite encore une fois et vous dire que: Le difficile n'est pas de monter, mais, en montant, de rester soi
et sur le forum il faut que les intervenants sachent que le but de la discussion ne doit pas être la victoire, mais l'amélioration
Et que sur toute chose on peut faire deux affirmations exactement contraires

29.Posté par tall le 01/07/2011 15:20
Encore une fois de plus vous surprenez . Aux gens qui insultent dans les cites web svp ayez un peu de respect envers les autres lecteurs.Cet article montre comment wade voulait que son fils devienne futur prési.Mais wade please go to have a rest please. voos étes l'homme le plus agés au sénégal allez vous reposer et laisser organiser nos élections pour unir un autre PRESIDENT

28.Posté par ndiambè le 01/07/2011 15:15
boul tit dara sa ndiambour

27.Posté par ndiambè le 01/07/2011 15:12
merci ch yirim

26.Posté par ndiambè le 01/07/2011 15:09
dia dief nay lèr ta sèt tèwor lèp dina bakh sa ndiambour

25.Posté par policien le 01/07/2011 15:02
ce vous ne dite toujours pas M. Seck c'est qu'Abdoulaye Wade, avec ces modifications aurait réussi le coup du siècle. une des questions récurrentes que je me pose est de savoir:"quels personnes seraient désignées pour former au niveau des partis de l'opposition pour aller aux élections?
il faut noter que dans tous ces partis de l'opposition, il y'a un réel de problème de leadership.
qui aurait pu être proposé par le PS comme vice-président? si non BENNO?


24.Posté par momo le 01/07/2011 15:00
très bon début Yérim, mais n'acceptez pas des propos insultants dans les commentaires si vous ne voulez pas que ce site devienne une poubelle comme seneweb, pour ne pas le nommer.


23.Posté par ROM le 01/07/2011 14:47
Bien dit.Continuez dans cette voie

22.Posté par zale le 01/07/2011 14:40
Toutes mes félicitations Monsieur SECK.
Maintenant, on doit s’atteler à garder ce site correct.
Cependant, mon équation par rapport à cet article constitue les phrases de citation entre guillemets.
D’où viennent ces propos ?
La personne qui a rédigé l’article était-elle présente lors de cet entretien ?
Autant de questions en suspens !
Ainsi, je suggère de fournir les sources de l’information pour un respect strict des règles du professionnalisme.
Bonne continuation !

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