Casamance : des ex-otages réclament un suivi psychologique


Ziguinchor, 30 sept (APS) – Des membres du Collectif des ex-démineurs enlevés en mai 2013 par une branche du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, rébellion) ont réclamé vendredi leur prise en charge par l’Etat et une assistance psychologique ‘’pour éviter de tomber dans la dépression’’.
 
‘’Nous n’avons bénéficié d’aucun accompagnement de la part des pouvoirs publics. Pourtant, le besoin est toujours là (…). Parmi le groupe des ex-démineurs enlevés, il y a quelqu’un qui est tombé dans la dépression. Nous réclamons de la part de l’Etat une prise en charge psychologique et psycho-traumatique’’, a alerté Sophie Aïdara qui fait partie du groupe des ex-démineurs.
 
Au total, 12 démineurs, neuf hommes et trois femmes, qui travaillaient pour une compagnie de déminage sud-africaine dénommée Mechem avaient été pris en otage par des hommes supposés appartenir au MFDC.
 
Ils étaient en opération de déminage dans le secteur de Nyassia (Ziguinchor) au moment de leur prise en otage. Ces ex-démineurs avaient été ensuite libérés, après trois mois de captivité, suite à de multiples interventions de personnalités et de bonnes volontés.
 
‘’Ce sont mes parents qui m’ont pris en charge personnellement en mettant à ma disposition un psychologue qui veille sur moi à chaque fois que de besoin’’, a confié Mme Aïdara dans un entretien avec des journalistes.
 
Depuis trois ans, le collectif des ex-mineurs enlevés a multiplié les démarches pour rencontrer ‘’les plus hautes autorités’’ en vue de leur exposer la ‘’situation difficile dans laquelle" vivent ses membres.
 
‘’Nous avons déposé plusieurs lettres d’audience pour voir le président de la République pour lui exposer notre problème de prise en charge et d’accompagnement après des moments difficiles, parce que nous avons frôlé la mort et les séquelles sont toujours là’’, a ajouté Oumar Diédhiou, un autre ex-démineur.
 
Ces ex-démineurs ont salué les projets annoncés et déroulés par les pouvoirs publics en Casamance. Mais pour eux, il y a un ‘’préalable’’ avant la mise en œuvre de ces programmes.
 
‘’La zone est infectée. Il y a beaucoup de localités encore minées. Il faut nettoyer d’abord avant de parler de relance économique’’, a estimé Oumar Diédhiou.
 
’’Il y a un réel impact sur l’économie, d’où la nécessité absolue de procéder au déminage en vue de relancer l’activité économique de la région du sud. Beaucoup de populations avaient été déplacées et des surfaces cultiuvables, abandonnées’’, a rappelé Sophie Aïdara.
 
 
Samedi 1 Octobre 2016
Dakar actu




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