Depuis quelques temps, l’actualité bruit à Guédiawaye autour de la candidature de Aliou Sall. Du rappeur ‘’Fou Malade’’ aux politiciens des autres partis ou tendances, les tirs à boulets rouges se multiplient. Les péchés qui lui valent cette ‘’lapidation médiatique’’ sont multiples. D’abord, on lui reproche ‘’d’être le frère du Président Macky’’’, (physiquement ils se ressemblent trop), ensuite d’avoir attendu que son frère de Prézi soit sur le perchoir pour revêtir ses habits de politicien, lui le journaliste effacé qu’il était, et qu’il n’est pas un ‘’Sénégalais de Guédiawaye’’.
Le combat de ses adversaires peut être apparemment noble, si c’est pour sauvegarder les intérêts d’une ville aux multiples enjeux, Guédiawaye, avec des arguments valables et convaincants.
Mais là où l’on s’y perd, c’est quand on fait barrage à un Sénégalais d’où qu’il soit, pour l’empêcher de prétendre au seul verdict valable en démocratie : le suffrage des urnes. Et ce pour plusieurs raisons.
D’abord, Aliou Sall, Sénégalais bon teint n’a aucune tache sur son casier judiciaire pouvant l’empêcher de briguer le poste de Maire, Député ou même Président.
Ensuite, à notre humble lecture du code, le choix de ses dirigeants appartient certes à la collectivité locale, mais nulle part il n’est fait mention d’une obligation de naissance dans une localité pour prétendre la diriger. Alors, nous devons éviter de confiner le Sénégalais dans des clivages du genre ‘’Sénégalais de Dakar, de Thiès None ou de Mbélakadiaw…’’
Le choix est encore une fois un problème de représentativité, si tel ou tel candidat ne signifie rien pour telle localité, pourquoi ne pas le ‘’laminer démocratiquement’’ à travers les urnes.
L’autre péché de Aliou Sall, celui ‘’d’être le frère’’ de Macky’’ le locataire de l’avenue de la République vaut-il tout un tintamarre ?
Assurément non ! Le ‘’cas Karim’’ lors des élections locales de 2009, devait même servir de jurisprudence à son frère de président, car battu non seulement dans sa localité, mais même dans son propre bureau de vote, l’image avait collé au ‘’palmarès’’ de Wade son père… jusqu’à la présidentielle 2012, mettant pendant un bon moment, du baume au cœur de ses détracteurs qui ne se gênaient pas de rigoler de la débâcle.
La crainte peut venir aussi, selon ses détracteurs, des moyens qui pourraient être mis entre ses mains par Macky et même pousser à un achat de conscience. Car on dit souvent en Wolof, ‘’amna niouy paré diay sène ngoor nguir Khaliss’’ (certains sont prêts à vendre leur dignité ou âme pour du fric).
Mais là, le problème est ailleurs. Car avec le recul, on comprend mieux que ‘’ceux qui vendent leur dignité, en réalité vendent autre chose, car de dignité, ils n’en ont guère’’. Et si c’est étendu à l’échelle d’une communauté ou d’une ville, le mal devient endémique et même insultant et alarmant à la limite.
Mais encore une fois, Wade le trop généreux, de qui nous gardons beaucoup de bons comme de mauvais souvenirs, était hyper liquide et plus rapide qu’un guichet automatique (il ne demandait aucun code). Pourtant malgré ses largesses, il n’est plus au pouvoir et certains de ses proches ont toujours le chapelet en main pour conjurer le mauvais sort de la CREI ou de la Haute Cour de justice en voie d’être ressuscitée. Sans compter que l’OFNAC est là pour conjurer ces pratiques craintes, mais aussi la Société Civile, la presse et autres instruments de veille.
Alors, le débat devrait plutôt porter ailleurs comme sur les programmes, les projets socio-économiques les plus pertinents pour le développement de la ville (infrastructures, emploi des jeunes, salubrité, sécurité…), pour un meilleur devenir de Guédiawaye, en lieu et place de ce que l’on nous sert actuellement.
De toutes les religions révélées, il ressort pour les croyants que ‘’DIEU est le meilleur des juges’’.
Sans vouloir blasphémer, en joute démocratique aussi, l’Urne (avec un grand U) est le meilleur des juges.
Elisez Aliou Sall maire ou laminez-le démocratiquement, mais il faut savoir raison garder.
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