CAJOOR - N'DOGAL DIENG FAIT DANS LA GROGNE : « Nous n’avons ni route, ni électricité, mais… »


Elles ont juré de ne jamais porter de brassards rouges et de ne jamais marcher ou jeter des pierres pour faire part de leur grogne. Elles, ce sont les populations de N'dogal Dieng, cette localité du Cajoor, située dans le département de Tivaouane et plus exactement dans l’arrondissement de Méouane. 
Aux détours d’une cérémonie religieuse lors de laquelle une pléthore de chefs religieux mourides a fait le déplacement, Serigne Dieng et les siens ont parcouru les œuvres de leur ancêtre Serigne Djiby Dieng qui a fondé la cité religieuse en 1902. N'dogal Dieng s’affiche comme étant une localité qui a pour vocation de s’affairer autour de la formation religieuse. Ainsi, un grand daara a été construit, une mosquée et une maison dédiée à Serigne Touba ont été construites, sur fonds propres, par Serigne Dieng, un natif de la cité. L’enseignement du Coran occupe une place centrale dans les activités. En ce moment 64 enfants provenant de régions différentes y sont logés et formés. Sous le contrôle de la délégation de Serigne Bass Abdou Khadre conduite par Serigne Abass et de plusieurs Mbacké-Mbacké appartenant à la famille de Serigne Abdou Lahad et de Serigne Issa Diène, les populations ont étalé certaines de leurs doléances. C’est le cas du chef de village M'baye Dieng qui a déploré le fait qu’aucune de leurs revendications n’ait encore été satisfaite par l’Etat du Sénégal, malgré les multiples appels. 
« La mosquée, le daara, la résidence Khadim Rassoul sont le fait d’un fils du village. Mais, pour ce qui concerne la route et l’électrification, nous attendons l’Etat. Nous sommes à 15 kilomètres de N'gaye Mékhé. Nous avons néanmoins juste besoin que le tronçon Touba Fall Nboukhér, long de 5 km soit bitumée. C’est une route sablonneuse infranchissable qui continue à enclaver notre village davantage. Sans électricité, nos activités se limitent à l’hivernage. Ce qui constitue naturellement un frein au développement économique de la contrée qui compte plus de 2 000 habitants. » Pour Serigne Dieng, M'baye Dieng et les autres, il ne sera jamais question de porter des brassards rouges ou de jeter des pierres pour obtenir satisfaction. « Ces agissements ne font pas partie de notre train-train quotidien et n’entre pas dans notre ligne de conduite », confirme le chef de village. N'dogal Dieng souffre aussi d’un problème de réseau téléphonique et de l’absence total de structure médicale. Parmi les orateurs, on notait Serigne Soy Diarra et Serigne Cheikhouna Mbacké.
Samedi 16 Avril 2016




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