C'était show au tribunal


C'était show au tribunal
Les journaux reçus vendredi à l'APS reviennent largement sur la première journée du procès de Karim Wade qui reprendra lundi, le temps pour le tribunal d'examiner les exceptions soulevées par les avocats de l'Etat au sujet d'anciens ministres cooptés dans le pool de défense du prévenu. La Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI) présidée par Henri Grégoire Diop a mis en délibéré jusqu'à lundi les exceptions de nullité concernant la validité de la constitution de certains avocats dans le cadre du procès de l'ancien ministre Karim Wade, poursuivi pour enrichissement illicite.

Ces exceptions ont été soulevées à la fois par les conseils de la partie civile et de la défense dont les vifs débats ont fini par provoquer un incident de séance qui a même entraîné une suspension de l'audience.

Ils contestent le fait que d'anciens ministres puissent se constituer pour défendre Karim Wade, fils de l'ancien chef de l'Etat Abdoulaye Wade. Ce que rejettent vivement leurs confrères qui assurent la défense de l'ancien ministre de la Coopération internationale, des Transports et des Infrastructures.

Le Soleil, par exemple, évoque le renvoi à lundi du procès de Karim Wade qui doit justifier un patrimoine de 117 milliards de francs CFA. "Peu après l'ouverture du procès de Karim Wade et ses complices, explique le journal, le pool d'avocats qui assurent les intérêts de l'Etat du Sénégal dans cette affaire a soulevé des exceptions de nullité portant sur la recevabilité de la constitution de leurs collègues de la défense, anciens agents de l'Eat".

"Ils se sont fondés sur les dispositions de l'article 11 de la loi 2009 du 8 juillet de la même année qui régissent la profession d'avocat. Il s'agit de Mes Souleymane Ndéné Ndiaye (ancien Premier ministre), El Hadji Amadou Sall, Madické Niang et Aliou Badara Cissé (anciens ministres). Dans leurs répliques, ces derniers sont souligné qu'ils n'ont jamais été agents de l'Etat", ajoute le journal.

Le Soleil relève un "fait dans le procès" avec la comparution de Ibrahim Khalil Bourgi dit Bibo sur une chaise roulante. Il avait été sorti "manu militari de son lit d'hôpital (…)". M. Bourgi est l'un des principaux complice qui "pourrait couler Karim Wade", selon La Tribune en évoquant "les risques encourus par Wade-fils". Ce journal souligne que ses déclarations à l'enquête préliminaire "sont grosses de dangers qui risquent d'être fatales à Karim Wade".

"C'était show au tribunal", selon L'As qui fait état de plusieurs incidents ayant émaillé l'audience sans compter l'entrée "spectaculaire" de Karim Wade et de Bibo Bourgi.

Selon le journal, "(… .) La journée d'hier a remporté la palme de suspensions d'audience. A son entrée dans la salle, Karim Wade, les doigts levés en signe de victoire, s'est payé un standing ovation, avec des centaines de militants qui sont venus lui manifester leur soutien".

Il ajoute : "Le mandat d'amener décerné contre Bibo Bourgi qui s'est présenté livide, avec des perfusions et sur une chaise roulante, a été l'un des événements forts de ce premier round".

Au sujet de ce renvoi, Le Populaire relève "le croc-en-jambe de Me El Hadj Diouf aux avocats de la défense" en récusant la constitution des anciens ministres Mes Souleymane Ndéné Ndiaye, El Hadji Amadou Sall, Madické Niang et Alioune Badara Cissé. Pour le journal, "Karim Wade (a été) noyé par la bataille de procédure des avocats".

Libération évoque une "défense pressée" et souligne que Karim Wade s'est présenté comme "banquier et prisonnier politique".

Selon Sud Quotidien, c'était "la forme avant le fond". Le journal explique : "Les robes noires, dans la défense de leurs clients, se sont heurtées à une question +préjudicielle+ relative à leur qualité à plaider pour ou contre l'Etat du Sénégal". "Ainsi, poursuit le même journal, les avocats de l'Etat du Sénégal ont soulevé l'irrecevabilité de la constitution d'avocats de la part d'anciens membres du gouvernement".

Pour parler de ce premier jour d'audience, Le Quotidien y va de son jeu de mots en titrant : "La défense n'henri pas". "C'était dans l'air que les empoignades entre l'Etat du Sénégal et les conseils de Karim Wade seraient de haute voltige lors de la première journée du procès", avance ce quotidien.

"Ces conseils, sortant tous les atouts de leurs manches, ont misé à fond sur la carte de l'ajournement. Provocation, roublardise procédurales, finasseries juridique, tout y est passé avant de faire un grand pschitt", ajoute Le Quotidien.

L'Observateur parle d'un "procès ….de difficultés", en relevant : "Le temple de Thémis a été le théâtre de plusieurs batailles. Les avocats ne se sont pas faits de cadeaux. Les échanges ont été houleux, ils ont versé dans la vulgarité".

"Une bataille juridique qui a débouché sur la suspension du procès jusqu'à lundi. Jour où la CREI va rendre son verdict sur les observations soulevées par les avocats dont certains sont récusés (…)", poursuit le journal.
Vendredi 1 Août 2014




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