Monsieur le député, l’actualité bruit actuellement de votre dernière rencontre tenue à la maison du Parti socialiste. Avec le recul, est-il opportun d’essayer de tenir un congrès à quelques encablures des joutes locales ?
Je voudrai d’abord dire que le chronogramme et l’avenir du parti socialiste ne sont pas liés à un calendrier électoral. Les décisions au sein du parti socialiste ne sont pas prises par des individus mais par des instances. Les dates des 6 et 7 Juin n’ont pas été arrêtées par un individu, mais par le bureau politique. Tous les membres du comité central sont représentés au bureau politique par leurs responsables de région ou de département. Le bureau politique y siègent tous les responsables des 14 régions, et les responsables des 45 départements, y compris les mouvements de jeunes et de femmes, en plus de personnes qui sont coptées au niveau du bureau politique. C’est cette instance qui a arrêté le congrès, après l'avoir repoussé à maintes reprises, pour les dates des 6 et 7 juin 2O14.
« Seules 8 personnes ont eu à souhaiter… »
C’est encore une preuve de démocratie interne, en convoquant le comité central riche de plus de 500 membres. Je rappelle que seules 70 personnes sur plus de 500 personnes ont senti la nécessité de s’inscrire et de se prononcer. Donc, une grande partie considérait que ce n’était même pas un débat à leur niveau. Sur ces 70 personnes, il semblerait qu’il ait huit personnes qui ont eu à donner leur point de vue et leur opinion, en indiquant qu’ils souhaiteraient que le congrès ait lieu après les élections locales. Il faut préciser que 62 personnes ont souhaité que le congrès se tienne à date échue. Alors où se trouve la démocratie ?
Il faudrait qu’on apprenne à se respecter. Majorité ne veut pas dire unanimité et dans une formation politique, il faut apprendre à être démocratique, à savoir que le parti socialiste n’est pas régi par des opinions personnelles. Il est régi par des statuts, des textes et des règlements intérieurs. Ce que le comité central a entériné hier (mercredi NDRL) au vu et au su de tout le monde est clair, net et précis. On va retourner au niveau du bureau politique pour le valider, je pense que si on pose le débat, en termes de report, report pour report, si on reportait les élections locales aujourd’hui, le parti socialiste , ne le cautionnerait jamais. Le parti socialiste monterait sur ses grands chevaux pour s’ériger en donneur de leçons de morale. Ça devrait commencer par nous-mêmes.
« Si certains n’ont pas le cœur à aller en congrès… »
On n’a pas à reporter le congrès par rapport à des opinions personnelles. Si report il y a, ce serait par rapport à ses textes, ses statuts et à son règlement intérieur. Si certains n’ont pas le cœur à aller en congrès, je les invite dans une camaraderie inclusive à revoir leurs copies. Le processus qui va aboutir au 15éme au congrès d’investiture a débuté depuis trois ans, les cartes ont été remises aux responsables qui devaient les amener à leurs bases respectives. Si en trois ans ils n’ont pas été capables de renouveler leurs instances, même si on leur donnait trois ans encore, ils ne le feront pas.
Certains parmi ceux qui élèvent la voix,n’ont pas mis leurs pieds depuis trois ans dans leurs instances de base. Le parti socialiste n’est pas une garderie d’enfants, c’est un héritage national qui est entre nos mains. On évoque toujours la méthode, l’organisation et le sérieux que nous ont inculqués les présidents Senghor et Abdou Diouf. Il est hors de question que l’on remette en cause les fondamentaux du parti.
Je souligne que la tenue du congrès n’a absolument rien à voir avec l’élection du secrétaire général. Il est élu par un autre mécanisme interne au parti. Le congrès n’est que l’aboutissement des renouvellements des instances de base.
Toujours dans le cadre des locales, il a été noté des divergences profondes entre l’APR et le PS, mais aussi de Benno (unité), la coalition est allée en Benn-benno (ordre dispersé), est-ce que les locales ne vont pas signer la fin de cette mouvance ?
Je pense d’abord qu’il faut amicalement et respectueusement mettre le président Macky Sall devant ses responsabilités. C’est lui qui avait pris l’engagement de mettre en place un cadre de concertation, en indiquant que le siège était déjà trouvé et qu’il ne restait que quelques détails à régler. A ce jour, nous n’avons jamais été associés à un quelconque cadre de concertation.
« Le Chef de l’Etat n’a pas été élu sur la base de son seul mérite personnel ou du poids de l’APR »
La survie de la coalition Benno Bok Yaakaar dépend en grande partie de la volonté du Chef de l’Etat, qui je le rappelle, n’a pas été élu sur la base de son seul mérite personnel ou du poids de son parti politique l’APR. C’est plutôt sur la base d’une démarche inclusive collégiale, d’un travail de groupe au second tour. Je pense que le minimum de respect est de pouvoir y associer tout le monde.
Aujourd’hui de plus en plus, des personnes qui devaient être en contact direct avec le Président, décrient le fait de ne plus pouvoir le rencontrer. Je rappelle que c’est dans ce cadre, qu’un des alliés a eu à claquer la porte, du fait des difficultés qu’il avait à le rencontrer.
Un ministre du gouvernement a aussi eu à claquer la porte pour ces mêmes raisons, donc vraiment si je peux me le permettre, si je pouvais donner un conseil au Chef de l’Etat, je lui aurais demandé d’ouvrir ses portes à ses alliés et lui rappellerais qu’il na pas été élu pour être inaccessible. Ensuite je me dois de reconnaître d'abord qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite, mais qu'il se bat pour faire du Sénégal un pays émergent, malgré les énormes manquements notés. Cependant, notre objectif est de faire de son mandat une réussite.
Des efforts ont été faits, l’arrogance du régime libéral est aux oubliettes. Mais les Sénégalais veulent vivre mieux. C’est lui qui a été élu par le peuple sénégalais et le dernier mot lui revient.
Il y a indubitablement des manquements dans la démarche et la stratégie. Par rapport à la boulimie de l’APR, il faut d’abord déplorer que l’APR ne soit pas un parti structuré et organisé, car chacun se déclare roi et il y a des comportements inacceptables. Quand des gens de ce parti se permettent à N'guéniène de dire qu’ils vont combattre notre Secrétaire général Ousmane Tanor Dieng, quand des individus de l’APR à Louga décident de combattre une icône comme Aminata M'bengue N'diaye, à Podor ils veulent humilier Aïssata Tall Sall, les choses sont claires : on considère que c’est un défi lancé au Parti Socialiste! Et Par la grâce de DIEU on va le relever.
Justement on va vers un duel entre Khalifa Sall et Mimi Touré. Comment appréciez-vous cette confrontation entre deux grosses pointures d’une même mouvance ?
Pour moi, il n’y a pas de confrontation. Il y a malheureusement de la part de nos alliés de l’APR des responsables qui en réalité sont des irresponsables notoires. Quand un responsable de ce parti se permet de dire publiquement que si Khalifa Sall ne rejoint pas leur parti, il n’a aucune chance d’être maire de Dakar, je lui réponds que ce n’est pas un défi que Khalifa Sall doit relever, mais c’est plutôt aux dakarois de lui répondre. Et nous allons faire de sorte qu’ils comprennent les enjeux et toujours dans la dignité et qu’une bonne fois pour toutes que les politiciens que nous sommes, comprennent que nul n’a le monopole de la vérité. Seul le peuple est souverain et 95% des dakararois apprécient positivement le travail abattu par le maire de Dakar, un travail qui fait la fierté des dakarois que nous sommes.
Quand un parti comme l’APR ne comprend pas ce que signifie une coalition, et considère que c’est tout ou rien, je pense que la seule consigne valable est de descendre sur le terrain et de dire aux dakararois qu’il y a des hommes politiques qui ont confondu le bien public et le bien privé. A ce titre la balle est dans leur camp. Je suis optimiste pour cela.
A la décharge du Chef de l’Etat, on ne l’a jamais entendu tenir des propos discourtois à l’endroit de ses alliés. Je l’en félicite, mais je déplore qu’il ne puisse pas tenir ses troupes et faire comprendre à sa famille politique qu’il faut savoir raison. Il y a le peuple qui nous observe.
Dans une coalition, il y a souvent des concessions qui sont faites. Mais comment comprendre que vous, un député-maire, figurez à la quatrième place sur votre liste ?
Je rappelle que le député-maire est le mandataire de cette Coalition Taxaawou Dakar dans cette localité, donc si je suis à la quatrième place je n’y vois aucun inconvénient. Et à ce titre Khalifa Sall nous a invités à un grand rassemblement pour relever les défis, préparer les enjeux liés à l’avenir. A ce titre, je rappelle que Mme Wardini, présidente départementale des femmes de l’AFP, élue par un congrès est notre tête de liste proportionnelle. Mme Racky Wane, présidente des femmes de la LD est notre tête de liste majoritaire. Elles sont toutes les deux des adjointes au maire de Dakar sortant. Donc, elles ne peuvent pas figurer à n’importe quelle place de cette liste. Moi je crois à la parité non démagogique. Elles sont des références pour nous. Nous mènerons notre combat dans un démarche véridique, des promesses possibles aux populations.
Aujourd’hui 70% de ceux qui vont aux compétions n’appartiennent pas à des formations politiques et cela pose problème. C’est comme si demain, je réclamais un combat contre Balla ou Yékini, c’est qu’il y aurait un problème au CNG de lutte. De même si je réclamais le numéro 10 de l’équipe nationale de football qu’en dirait la fédération nationale de football ? Alors je ne vois pas pourquoi n’importe qui peut se lever et s’immiscer dans des consultations électorales. De par la constitution, seuls sont autorisés les partis politiques et coalition de partis dûment reconnus.
Pour revenir à votre question, en 2009 quand j’ai été élu maire, je n’étais même pas tête de liste, ni proportionnelle, ni majoritaire. Je dis solennellement que je me bats pour un deuxième mandat parce que je le mérite. Le moment venu je ferai mon bilan sur la base des neuf domaines de compétences transférés par l’Etat. Je suis un fervent militant de l’acte 3 de la décentralisation que j’ai voté.
Pour un avant-goût de ce bilan, n’étant pas de Mermoz-Sacré Cœur, qu’est-ce que le Député-Maire a bien pu réaliser durant son magistère ?
Il faut retenir qu’étant maire sortant je suis d’abord fier de n’avoir détourné aucun dernier public, de n’avoir vendu aucun centimètre carré de terre.
D’autres avant vous l’ont fait ?
Cela ne sert à rien d’insulter l’histoire, cela appartient au passé. Ceux qui suivaient l’actualité politique au niveau de notre localité savent de quoi je parle, parce que c’est une commune qui dispose de bonnes réserves foncières, d’un patrimoine foncier évalué à près d’une dizaine de milliards. A chacun sa vision et sa culture politique.
En toute modestie, je suis l’un des premiers à subventionner des ASC à hauteur d’un million FCFA et de l’avoir fait chaque année; pour la santé, je suis le premier dans cette localité à avoir subventionné les postes de santé, après les avoir réfectionnés à hauteur d’un million annuellement, sans compter la dizaine de millions FCFA en termes de produits pharmaceutiques.
Je pourrais aussi vous signaler les subventions et les fournitures scolaires que nous accordons aux écoles de la localité. Je suis le seul maire à avoir subventionné les lieux de culte à hauteur de 10 millions FCFA annuellement. Pour vous dire que la moitié de notre budget est dépensée dans le social.
Nous sommes une commune de presque quarante mille habitants avec un budget qui ne dépasse pas les 250 Millions de francs FCFA, alors que beaucoup de gens pensent qu’il y a des milliards dans cette commune. On n’a que 250 millions FCFA, je le répète, pour 40 Mille âmes, alors qu’aucun parmi ces habitants du 1er janvier au 31 décembre ne paie l’impôt. C’est la seule commune qui ne dispose d’aucun marché, d’aucune gare routière.
Actuellement, telle que fonctionne la décentralisation, le bilan d’aucune commune d’arrondissement ne peut être dissocié de celui de la ville de Dakar. Que ce soit le lait à l’école, les uniformes, l’éclairage public et beaucoup d’autres choses. Quand la ville de Dakar subventionne à hauteur de milliard le lait, nous nous y ajoutons le ‘’thiakri’’ et d’ailleurs nous venons de signaler un partenariat avec ENDA dans ce sens. Ce n’est pas un geste dérisoire, car des milliers d’enfants partent des fois à l’école le ventre creux.
Je me battrai dans cette campagne pour donner la bonne information à la population, pour lui permettre de faire le bon choix. Ce qui est important pour moi c'est que personne ne remette en cause mon intégrité. Je rappelle en passant que j’ai fait l’objet d’une dénonciation d’un membre du conseil municipal au niveau de l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP) dans le cadre d’une guéguerre politique, l’ARMP est venue au finish j’ai été blanchi.
A vous entendre, vous n’êtes pas de ceux qui disent que l’Acte 3 ciblerait certains maires ?
J’ai beaucoup d’espoir en l’acte 3 qui fera de nous des maires de plein exercice, au lieu d’être des démembrements de la mairie de Dakar. Je salue au passage l’excellent travail abattu par son maire Khalifa Sall, mais tout de même, on mérite aussi d’avoir les moyens pour travailler. Une commune d’arrondissement n’est pas autorisée à réaliser des investissements de plus de 50 millions FCFA.
« Que dit l’acte 3 pour que les gens comprennent ? »
Il dit que la taxe sur les ordures ménagères, que vous payiez à la ville de Dakar, les taxes sur le foncier bâti, la taxe sur la publicité, seront désormais payées à nos communes d’arrondissement. Khalifa a abattu un excellent travail parce qu’il a eu les moyens de ses ambitions et ces moyens ont été recouvrés dans nos communes d’arrondissement. Alors c’est normal que le pavage, le lait, la voirie soient en retour assurés aux communes d’arrondissement. J’aurais souhaité pouvoir le faire moi-même. Au lieu d’être à la remorque de la ville de Dakar.
En taquinant Khalifa, je lui ai rappelé qu’il fut le maire de Grand-Yoff et qu’à ce titre, il connait les difficultés que nous vivons, que nous traversons. Alors sous forme de blague, je lui ai dit que les facilitations et applaudissements vont à la ville de Dakar, les insultes et critiques aux communes d’arrondissement.
L’acte 3, je le pense, va rectifier une imperfection, Pour ne pas dire une injustice. Mais je l’ai déjà dit et le répète : si l’acte 3 ou une quelconque loi a été élaborée pour combattre un individu, de surcroît un socialiste, particulièrement Khalifa Sall, je la combattrais jusqu’au bout, au vu et au su de tout le monde. Avec la liste Taxawu Dakar, dans les 19 communes d’arrondissement, les socialistes se sont donnés la main pour entre autres, soutenir Khalifa, une fierté, une référence pour le PS et le jeunesse sénégalaise en particulier.
Je voudrai d’abord dire que le chronogramme et l’avenir du parti socialiste ne sont pas liés à un calendrier électoral. Les décisions au sein du parti socialiste ne sont pas prises par des individus mais par des instances. Les dates des 6 et 7 Juin n’ont pas été arrêtées par un individu, mais par le bureau politique. Tous les membres du comité central sont représentés au bureau politique par leurs responsables de région ou de département. Le bureau politique y siègent tous les responsables des 14 régions, et les responsables des 45 départements, y compris les mouvements de jeunes et de femmes, en plus de personnes qui sont coptées au niveau du bureau politique. C’est cette instance qui a arrêté le congrès, après l'avoir repoussé à maintes reprises, pour les dates des 6 et 7 juin 2O14.
« Seules 8 personnes ont eu à souhaiter… »
C’est encore une preuve de démocratie interne, en convoquant le comité central riche de plus de 500 membres. Je rappelle que seules 70 personnes sur plus de 500 personnes ont senti la nécessité de s’inscrire et de se prononcer. Donc, une grande partie considérait que ce n’était même pas un débat à leur niveau. Sur ces 70 personnes, il semblerait qu’il ait huit personnes qui ont eu à donner leur point de vue et leur opinion, en indiquant qu’ils souhaiteraient que le congrès ait lieu après les élections locales. Il faut préciser que 62 personnes ont souhaité que le congrès se tienne à date échue. Alors où se trouve la démocratie ?
Il faudrait qu’on apprenne à se respecter. Majorité ne veut pas dire unanimité et dans une formation politique, il faut apprendre à être démocratique, à savoir que le parti socialiste n’est pas régi par des opinions personnelles. Il est régi par des statuts, des textes et des règlements intérieurs. Ce que le comité central a entériné hier (mercredi NDRL) au vu et au su de tout le monde est clair, net et précis. On va retourner au niveau du bureau politique pour le valider, je pense que si on pose le débat, en termes de report, report pour report, si on reportait les élections locales aujourd’hui, le parti socialiste , ne le cautionnerait jamais. Le parti socialiste monterait sur ses grands chevaux pour s’ériger en donneur de leçons de morale. Ça devrait commencer par nous-mêmes.
« Si certains n’ont pas le cœur à aller en congrès… »
On n’a pas à reporter le congrès par rapport à des opinions personnelles. Si report il y a, ce serait par rapport à ses textes, ses statuts et à son règlement intérieur. Si certains n’ont pas le cœur à aller en congrès, je les invite dans une camaraderie inclusive à revoir leurs copies. Le processus qui va aboutir au 15éme au congrès d’investiture a débuté depuis trois ans, les cartes ont été remises aux responsables qui devaient les amener à leurs bases respectives. Si en trois ans ils n’ont pas été capables de renouveler leurs instances, même si on leur donnait trois ans encore, ils ne le feront pas.
Certains parmi ceux qui élèvent la voix,n’ont pas mis leurs pieds depuis trois ans dans leurs instances de base. Le parti socialiste n’est pas une garderie d’enfants, c’est un héritage national qui est entre nos mains. On évoque toujours la méthode, l’organisation et le sérieux que nous ont inculqués les présidents Senghor et Abdou Diouf. Il est hors de question que l’on remette en cause les fondamentaux du parti.
Je souligne que la tenue du congrès n’a absolument rien à voir avec l’élection du secrétaire général. Il est élu par un autre mécanisme interne au parti. Le congrès n’est que l’aboutissement des renouvellements des instances de base.
Toujours dans le cadre des locales, il a été noté des divergences profondes entre l’APR et le PS, mais aussi de Benno (unité), la coalition est allée en Benn-benno (ordre dispersé), est-ce que les locales ne vont pas signer la fin de cette mouvance ?
Je pense d’abord qu’il faut amicalement et respectueusement mettre le président Macky Sall devant ses responsabilités. C’est lui qui avait pris l’engagement de mettre en place un cadre de concertation, en indiquant que le siège était déjà trouvé et qu’il ne restait que quelques détails à régler. A ce jour, nous n’avons jamais été associés à un quelconque cadre de concertation.
« Le Chef de l’Etat n’a pas été élu sur la base de son seul mérite personnel ou du poids de l’APR »
La survie de la coalition Benno Bok Yaakaar dépend en grande partie de la volonté du Chef de l’Etat, qui je le rappelle, n’a pas été élu sur la base de son seul mérite personnel ou du poids de son parti politique l’APR. C’est plutôt sur la base d’une démarche inclusive collégiale, d’un travail de groupe au second tour. Je pense que le minimum de respect est de pouvoir y associer tout le monde.
Aujourd’hui de plus en plus, des personnes qui devaient être en contact direct avec le Président, décrient le fait de ne plus pouvoir le rencontrer. Je rappelle que c’est dans ce cadre, qu’un des alliés a eu à claquer la porte, du fait des difficultés qu’il avait à le rencontrer.
Un ministre du gouvernement a aussi eu à claquer la porte pour ces mêmes raisons, donc vraiment si je peux me le permettre, si je pouvais donner un conseil au Chef de l’Etat, je lui aurais demandé d’ouvrir ses portes à ses alliés et lui rappellerais qu’il na pas été élu pour être inaccessible. Ensuite je me dois de reconnaître d'abord qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite, mais qu'il se bat pour faire du Sénégal un pays émergent, malgré les énormes manquements notés. Cependant, notre objectif est de faire de son mandat une réussite.
Des efforts ont été faits, l’arrogance du régime libéral est aux oubliettes. Mais les Sénégalais veulent vivre mieux. C’est lui qui a été élu par le peuple sénégalais et le dernier mot lui revient.
Il y a indubitablement des manquements dans la démarche et la stratégie. Par rapport à la boulimie de l’APR, il faut d’abord déplorer que l’APR ne soit pas un parti structuré et organisé, car chacun se déclare roi et il y a des comportements inacceptables. Quand des gens de ce parti se permettent à N'guéniène de dire qu’ils vont combattre notre Secrétaire général Ousmane Tanor Dieng, quand des individus de l’APR à Louga décident de combattre une icône comme Aminata M'bengue N'diaye, à Podor ils veulent humilier Aïssata Tall Sall, les choses sont claires : on considère que c’est un défi lancé au Parti Socialiste! Et Par la grâce de DIEU on va le relever.
Justement on va vers un duel entre Khalifa Sall et Mimi Touré. Comment appréciez-vous cette confrontation entre deux grosses pointures d’une même mouvance ?
Pour moi, il n’y a pas de confrontation. Il y a malheureusement de la part de nos alliés de l’APR des responsables qui en réalité sont des irresponsables notoires. Quand un responsable de ce parti se permet de dire publiquement que si Khalifa Sall ne rejoint pas leur parti, il n’a aucune chance d’être maire de Dakar, je lui réponds que ce n’est pas un défi que Khalifa Sall doit relever, mais c’est plutôt aux dakarois de lui répondre. Et nous allons faire de sorte qu’ils comprennent les enjeux et toujours dans la dignité et qu’une bonne fois pour toutes que les politiciens que nous sommes, comprennent que nul n’a le monopole de la vérité. Seul le peuple est souverain et 95% des dakararois apprécient positivement le travail abattu par le maire de Dakar, un travail qui fait la fierté des dakarois que nous sommes.
Quand un parti comme l’APR ne comprend pas ce que signifie une coalition, et considère que c’est tout ou rien, je pense que la seule consigne valable est de descendre sur le terrain et de dire aux dakararois qu’il y a des hommes politiques qui ont confondu le bien public et le bien privé. A ce titre la balle est dans leur camp. Je suis optimiste pour cela.
A la décharge du Chef de l’Etat, on ne l’a jamais entendu tenir des propos discourtois à l’endroit de ses alliés. Je l’en félicite, mais je déplore qu’il ne puisse pas tenir ses troupes et faire comprendre à sa famille politique qu’il faut savoir raison. Il y a le peuple qui nous observe.
Dans une coalition, il y a souvent des concessions qui sont faites. Mais comment comprendre que vous, un député-maire, figurez à la quatrième place sur votre liste ?
Je rappelle que le député-maire est le mandataire de cette Coalition Taxaawou Dakar dans cette localité, donc si je suis à la quatrième place je n’y vois aucun inconvénient. Et à ce titre Khalifa Sall nous a invités à un grand rassemblement pour relever les défis, préparer les enjeux liés à l’avenir. A ce titre, je rappelle que Mme Wardini, présidente départementale des femmes de l’AFP, élue par un congrès est notre tête de liste proportionnelle. Mme Racky Wane, présidente des femmes de la LD est notre tête de liste majoritaire. Elles sont toutes les deux des adjointes au maire de Dakar sortant. Donc, elles ne peuvent pas figurer à n’importe quelle place de cette liste. Moi je crois à la parité non démagogique. Elles sont des références pour nous. Nous mènerons notre combat dans un démarche véridique, des promesses possibles aux populations.
Aujourd’hui 70% de ceux qui vont aux compétions n’appartiennent pas à des formations politiques et cela pose problème. C’est comme si demain, je réclamais un combat contre Balla ou Yékini, c’est qu’il y aurait un problème au CNG de lutte. De même si je réclamais le numéro 10 de l’équipe nationale de football qu’en dirait la fédération nationale de football ? Alors je ne vois pas pourquoi n’importe qui peut se lever et s’immiscer dans des consultations électorales. De par la constitution, seuls sont autorisés les partis politiques et coalition de partis dûment reconnus.
Pour revenir à votre question, en 2009 quand j’ai été élu maire, je n’étais même pas tête de liste, ni proportionnelle, ni majoritaire. Je dis solennellement que je me bats pour un deuxième mandat parce que je le mérite. Le moment venu je ferai mon bilan sur la base des neuf domaines de compétences transférés par l’Etat. Je suis un fervent militant de l’acte 3 de la décentralisation que j’ai voté.
Pour un avant-goût de ce bilan, n’étant pas de Mermoz-Sacré Cœur, qu’est-ce que le Député-Maire a bien pu réaliser durant son magistère ?
Il faut retenir qu’étant maire sortant je suis d’abord fier de n’avoir détourné aucun dernier public, de n’avoir vendu aucun centimètre carré de terre.
D’autres avant vous l’ont fait ?
Cela ne sert à rien d’insulter l’histoire, cela appartient au passé. Ceux qui suivaient l’actualité politique au niveau de notre localité savent de quoi je parle, parce que c’est une commune qui dispose de bonnes réserves foncières, d’un patrimoine foncier évalué à près d’une dizaine de milliards. A chacun sa vision et sa culture politique.
En toute modestie, je suis l’un des premiers à subventionner des ASC à hauteur d’un million FCFA et de l’avoir fait chaque année; pour la santé, je suis le premier dans cette localité à avoir subventionné les postes de santé, après les avoir réfectionnés à hauteur d’un million annuellement, sans compter la dizaine de millions FCFA en termes de produits pharmaceutiques.
Je pourrais aussi vous signaler les subventions et les fournitures scolaires que nous accordons aux écoles de la localité. Je suis le seul maire à avoir subventionné les lieux de culte à hauteur de 10 millions FCFA annuellement. Pour vous dire que la moitié de notre budget est dépensée dans le social.
Nous sommes une commune de presque quarante mille habitants avec un budget qui ne dépasse pas les 250 Millions de francs FCFA, alors que beaucoup de gens pensent qu’il y a des milliards dans cette commune. On n’a que 250 millions FCFA, je le répète, pour 40 Mille âmes, alors qu’aucun parmi ces habitants du 1er janvier au 31 décembre ne paie l’impôt. C’est la seule commune qui ne dispose d’aucun marché, d’aucune gare routière.
Actuellement, telle que fonctionne la décentralisation, le bilan d’aucune commune d’arrondissement ne peut être dissocié de celui de la ville de Dakar. Que ce soit le lait à l’école, les uniformes, l’éclairage public et beaucoup d’autres choses. Quand la ville de Dakar subventionne à hauteur de milliard le lait, nous nous y ajoutons le ‘’thiakri’’ et d’ailleurs nous venons de signaler un partenariat avec ENDA dans ce sens. Ce n’est pas un geste dérisoire, car des milliers d’enfants partent des fois à l’école le ventre creux.
Je me battrai dans cette campagne pour donner la bonne information à la population, pour lui permettre de faire le bon choix. Ce qui est important pour moi c'est que personne ne remette en cause mon intégrité. Je rappelle en passant que j’ai fait l’objet d’une dénonciation d’un membre du conseil municipal au niveau de l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP) dans le cadre d’une guéguerre politique, l’ARMP est venue au finish j’ai été blanchi.
A vous entendre, vous n’êtes pas de ceux qui disent que l’Acte 3 ciblerait certains maires ?
J’ai beaucoup d’espoir en l’acte 3 qui fera de nous des maires de plein exercice, au lieu d’être des démembrements de la mairie de Dakar. Je salue au passage l’excellent travail abattu par son maire Khalifa Sall, mais tout de même, on mérite aussi d’avoir les moyens pour travailler. Une commune d’arrondissement n’est pas autorisée à réaliser des investissements de plus de 50 millions FCFA.
« Que dit l’acte 3 pour que les gens comprennent ? »
Il dit que la taxe sur les ordures ménagères, que vous payiez à la ville de Dakar, les taxes sur le foncier bâti, la taxe sur la publicité, seront désormais payées à nos communes d’arrondissement. Khalifa a abattu un excellent travail parce qu’il a eu les moyens de ses ambitions et ces moyens ont été recouvrés dans nos communes d’arrondissement. Alors c’est normal que le pavage, le lait, la voirie soient en retour assurés aux communes d’arrondissement. J’aurais souhaité pouvoir le faire moi-même. Au lieu d’être à la remorque de la ville de Dakar.
En taquinant Khalifa, je lui ai rappelé qu’il fut le maire de Grand-Yoff et qu’à ce titre, il connait les difficultés que nous vivons, que nous traversons. Alors sous forme de blague, je lui ai dit que les facilitations et applaudissements vont à la ville de Dakar, les insultes et critiques aux communes d’arrondissement.
L’acte 3, je le pense, va rectifier une imperfection, Pour ne pas dire une injustice. Mais je l’ai déjà dit et le répète : si l’acte 3 ou une quelconque loi a été élaborée pour combattre un individu, de surcroît un socialiste, particulièrement Khalifa Sall, je la combattrais jusqu’au bout, au vu et au su de tout le monde. Avec la liste Taxawu Dakar, dans les 19 communes d’arrondissement, les socialistes se sont donnés la main pour entre autres, soutenir Khalifa, une fierté, une référence pour le PS et le jeunesse sénégalaise en particulier.
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