BABACAR CAMARA ENCOURT 20 ANS DE TRAVAUX FORCÉS POUR MEURTRE : Il a tué Poulo pour un plat de riz

Pour une assiette de riz, Babacar Camara avait poignardé mortellement son ami Poulo. Attrait à la barre de la Chambre criminelle de Dakar pour meurtre, il encourt 20 ans de travaux forcés. Il connaitra son sort le 4 juillet prochain.


Si le Juge de la Chambre criminelle suit à la lettre les réquisitions du maitre des poursuites, Babacar Camara, en détention préventive depuis 2011, ne sortira pas de prison de sitôt. Poursuivi pour meurtre, il encourt 20 ans de travaux forcés. Il aurait tué Poulo parce que ce dernier a refusé de partager son repas avec lui.
Les faits remontent au 19 avril 2011. Les éléments du commissariat de Bel Air ont été informés de l’existence d’un corps sans vie aux cotés de la voie ferrée, à quelques encablures du camp Abdou Diassé. Ils y ont trouvé un cadavre couché sur le dos. Son corps présentait des blessures sur la main gauche et au niveau de la poitrine. Le tueur, après avoir commis son acte, avait pris la tangente. Une enquête a ainsi été ouverte. Et, c’est 10 jours plus tard que les éléments enquêteurs ont mis la trappe sur Babacar Camara.
Soumis à une interrogation, il passe, sans détours, aux aveux en reconnaissant avoir donné un coup de couteau à Poulo dans la cage thoracique au cours d'une bagarre. Il lui a donné ce coup pour se départir de la prise de la victime qui avait fini par le maîtriser.
Babacar reconnait qu’ils en sont venus aux mains à cause du partage d’un repas.
« Ce jour-là, j’avais faim et je n’avais pas quoi me mettre sous la dent parce que je n’avais pas de sous. J’ai, sur ce, demandé à Poulo de partager avec lui son repas. Non seulement il a refusé, mais, il m’a proféré des injures », avait déclaré l’accusé qui dit avoir utilisé le couteau qui était dans sa poche pour en finir avec la victime.
Devant le prétoire, il est revenu sur ses propos tenus à l’enquête préliminaire pour se tirer d’affaires. Ce n’est plus un repas qui l’avait opposé avec la victime qui, d’après lui, a tenté de l’agresser. Et il s’est défendu. « C’est lui qui avait le couteau. Je l’ai désarmé avant de le poignarder », a déclaré l’accusé en précisant qu’il était dans un état d’ébriété. Avec le recul, il a regretté son acte car ayant changé depuis cette histoire. « J’ai perdu la raison », dit-il, tristement.
Invité à faire ses réquisitions, le maître des poursuites a laissé entendre que les tentatives de dénégations de Babacar Camara ne sauraient prospérer du fait de la constance des faits. Selon lui, ce dernier connaissait la gravité de l’acte. Il a requis la condamnation à une peine ferme.
L’avocat de la défense a plaidé l’application bienveillante de la loi pénale. « Ils se bagarraient pour une assiette de riz. Il regrette son acte parce qu’il n’a jamais eu l’intention de tuer », a plaidé la robe noire qui a ensuite sollicité la disqualification des faits en coups et blessures ayant entraîné la mort sans avoir l’intention de la donner. L’affaire est mise en délibéré pour jugement qui sera rendu le 4 juillet prochain.
Jeudi 22 Juin 2017




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