Attaque terroriste du restaurant Aziz Istanbul de Ouagadougou : Les djihadistes d'Ansarul Islam s'en lavent les mains et accusent Iyad Ag Ghali et le GSIM


Qui a perpétré l'attaque du 14 août dernier au restaurant Aziz Istanbul de Ouagadougou ? Cette question, aussi bien les autorités burkinabé que les familles des 19 victimes de cette tuerie se la posent encore. Car à ce jour, l'attentat qui ressemble fort à une attaque djihadiste n'a pas été revendiqué. Aucun des groupes djihadistes connus dans la région n'a levé la main pour s'attribuer la responsabilité de l'assaut. Pourtant, les autorités burkinabé ne doutent pas du caractère djihadiste de l'attaque perpétrée par deux individus dont l'un est de teint clair, l'autre de teint plus foncé. Après l'ouverture d'une enquête par la Procureure du Faso, Maiza Sérémé, un appel à témoin a été lancé pour aider à élucider l'attaque et en déterminer les auteurs, mais c'est à croire qu'il n'y a pas d'avancée majeure. Ce, avant qu'un groupe djihadiste ne se signale. Non pas pour endosser la responsabilité de la tuerie mais plutôt pour s'en laver les mains.
Mardi 12 septembre, Ansarul Islam est sorti de son mutisme sur Facebook pour condamner l'attaque du 14 août dernier. Le mouvement djihadiste burkinabè qui s'est rendu coupable de plusieurs attaques contre les forces de sécurité du pays des Hommes intègres ne s'arrête pas là. Il pointe un doigt accusateur sur le Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (GSIM) dirigé par le touareg Iyad Ag Ghali. Si Jafar Dicko (remplaçant de Malam Ibrahim Dicko) et les siens en veulent au GSIM, c'est parce que prétextent-ils, l'attaque du restaurant Aziz Istanbul “a coûté la vie à deux éminents frères koweïtiens et à nos frères musulmans”. En effet, le Cheikh Walid Al Aly, Grand imam de la capitale de l'émirat et le Cheikh Fahd Al Husseini font partie des 19 victimes de l'attentat. Trois étudiants du mouvement sunnite du Burkina Faso ont été également tués lors de cette attaque. 
Ansarul Islam détient-il des preuves de ces accusations ? En tout état de cause, la gêne née de cette attaque était perceptible par beaucoup d'observateurs des conflits qui secouent le Sahel. Pour nombre d'entre eux, la tournure prise par cet assaut d'une violence inouïe a révulsé les djihadistes au point de les rendre aphones. Se sont-ils trompés de cible ? Ont-ils bien coordonné l'attaque pour épargner des vies musulmanes comme ils veulent le faire croire ? Beaucoup de questions qui restent en suspens en attendant une hypothétique revendication de l'attaque qui, rappelons le, a aussi coûté la vie au Sénégalais Mehsen Fenaiche et à sa femme enceinte de cinq mois. 
Mardi 12 Septembre 2017




Dans la même rubrique :