Attaque de l'agence culturelle britannique à Kaboul, neuf morts


Attaque de l'agence culturelle britannique à Kaboul, neuf morts
Une attaque-suicide vendredi à Kaboul contre le British Council, revendiquée par les talibans le jour du 92e anniversaire de l'indépendance de l'Afghanistan vis-à-vis du Royaume-Uni, a fait neuf morts, dont un militaire néo-zélandais.

Cette spectaculaire opération, longue de plus de neuf heures, ayant visé l'agence culturelle du gouvernement britannique dans une capitale en principe hautement sécurisée, est un nouveau camouflet pour l'Otan, au moment où celle-ci commence à retirer ses troupes de combat d'Afghanistan et à transférer la sécurité du pays aux forces afghanes.

Huit personnes ont été tuées, a annoncé à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Siddiq Siddiqi : quatre policiers, deux gardes afghans et deux gardes népalais du British Council.

L'ambassadeur britannique à Kaboul, William Patey, a de son côté indiqué que parmi les gardes du centre culturel, employés par une société privée de sécurité, trois Afghans avaient péri et que des Népalais avaient été blessés.

La société en question, G4S, a affirmé dans la soirée que trois de ses gardes afghans avaient été tués et que six autres gardes, trois Afghans et trois Népalais, avaient été blessés.

Un soldat de la coalition internationale a par ailleurs péri au cours de l'attaque, a de son côté déclaré la Force de l'Otan en Afghanistan (Isaf), les décès des militaires étrangers n'étant pas comptabilisés dans les bilans officiels afghans.

Il s'agit d'un membre des forces spéciales néo-zélandaises (SAS, Special Air Service), d'après le journal New Zealand Herald citant un porte-parole militaire. La Nouvelle-Zélande a déployé plus de 200 hommes en Afghanistan dans le cadre de la coalition internationale.

L'Isaf, qui soutient le fragile gouvernement de Kaboul face à l'insurrection qu'ont déclenchée les talibans après avoir été chassés du pouvoir fin 2001, a prévu de retirer toutes ses troupes de combat et de transférer la responsabilité du pays aux forces afghanes d'ici à fin 2014.

Selon le ministère afghan de l'Intérieur, l'attaque a commencé vers 05h30 (01h00 GMT) quand "deux kamikazes ont fait exploser deux berlines Toyota près de l'entrée du complexe du British Council", permettant à "quatre autres kamikazes armés et ceints d'explosifs" d'y pénétrer.

Deux des assaillants entrés à l'intérieur du complexe se sont fait exploser et les deux autres ont été abattus par la police, a assuré le ministère.

Joint par l'AFP, un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a revendiqué l'assaut, expliquant que les rebelles avaient voulu marquer le 92e anniversaire de la proclamation de l'indépendance du pays vis-à-vis de l'ex-puissance coloniale britannique, le 19 août 1919, après la troisième guerre anglo-afghane.

"Les Britanniques ont à nouveau envahi notre pays et ils vont devoir à nouveau reconnaître notre indépendance", a-t-il ajouté.

Avec 9.500 militaires présents en Afghanistan, la Grande-Bretagne est, loin derrière les Etats-Unis, le deuxième contributeur en troupes de l'Isaf, forte de 130.000 soldats, aux deux tiers américains.

Selon l'ambassadeur du Royaume-Uni à Kaboul, deux Britanniques et un Sud-Africain, présents à l'intérieur des bâtiments au moment de l'attaque, en ont réchappé indemnes après s'être enfermés dans une pièce-refuge sécurisée. A Londres, le Foreign Office avait auparavant annoncé que tous les Britanniques employés au British Council étaient sains et saufs.

"Cela a été une attaque brutale et lâche contre les intérêts britanniques, mais qui se solde finalement par la mort de nombreux Afghans", a déploré M. Patey.

L'attaque a pris fin peu avant 15h00. Peu après, des policiers afghans ont extrait du complexe le corps d'un homme de 17-18 ans tué par balle, présenté comme le dernier assaillant.

Une brèche était visible dans un des murs d'enceinte, à côté de la carcasse carbonisée d'une voiture.

Le British Council, organisme gouvernemental britannique présent dans de nombreux pays, est spécialisé dans l'éducation et la culture, notamment l'enseignement de la langue anglaise à l'étranger.

Son siège à Kaboul, dont une partie a été incendiée dans une des explosions, se situe dans le quartier de Kart-e-Parwan, à 6 km à l'ouest du centre-ville.

Des membres des forces de sécurité afghanes ont été déployés en très grand nombre sur les lieux de l'attaque, assistés par des militaires étrangers.

Par ailleurs, deux policiers ont été légèrement blessés quand un kamikaze s'est fait exploser devant les portes d'un complexe de bâtiments du gouverneur du Helmand, Gulab Mangal, qui y donnait une réception officielle, a annoncé le porte-parole des autorités de cette province méridionale afghane, Daud Ahmadi.

( Avec Le point ) 
Vendredi 19 Août 2011




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