Appréciation, au-delà des clivages, des deux ans de pouvoir du Président Macky Sall, Les pertinentes analyses économiques du Dr Camara, un expert indépendant

Du bilan des deux ans de règne du Président Macky Sall, les appréciations, partagées entre applaudissements frénétiques et critiques acerbes, ont été multiples du politicien en passant par le simple citoyen. Dakaractu, pour une lecture plus saine, loin des évaluations et estimations colorées, s’est rapproché du Dr El Hadji Alioune Camara, un économiste chevronné. L’homme est un Enseignant Chercheur à l'Université de Thiès et responsable du Pole Politiques Economiques au Centre de Recherche en Economie et Finance Appliquée de l'université de cette région. Son avis, tout à fait indépendant, est basé sur des faits, comparativement à des périodes et à l’environnement économique sous-régional.


Appréciation, au-delà des clivages, des deux ans de pouvoir du Président Macky Sall, Les pertinentes analyses économiques du Dr Camara, un expert indépendant
 
Le bilan de Macky Sall durant ces deux années d’exercice peut être apprécié de deux manières, soit à travers les promesses faites avec leurs niveaux de réalisation ou à travers les indicateurs clés de l’activité économique en regardant leur évolution entre 2010/2011 et 2012/2013.
Nous allons plutôt adopter cette deuxième approche en suivant quelques indicateurs clés que l’on  retrouve dans les notes de conjonctures de la DPEE et de la BCEAO.
La dynamique de l’industrie sénégalaise était plus forte en moyenne sur la période 2010/2011 que sur la période 2012/2013.
Selon la BCEAO, la variation moyenne annuelle de l’indice de production qui mesure la dynamique de notre industrie s’est établie à -1,6% en 2012 et -1,5% en 2013, alors qu’elle est de 5,5% et 4,2% sur la zone UEMOA sur cette même période. En 2010, elle était de -0,8% contre 8,2% en 2011 (la moyenne de la zone UEMOA sur ces deux périodes était de -0,2% et 8,2%).
Dans l’activité commerciale, la variation de l’indice du chiffre d’affaires a baissé entre 2012/2013 comparativement à 2010/2011 et reste très faible par rapport à la moyenne de la zone UEMOA.
Selon la BCEAO, si les ventes du sous secteur commerce ont connu une hausse en 2012 et 2013, elles ont été de moindre mesure par rapport à celles enregistrées en 2010 et 2011.
En effet,  la variation de l’indice du chiffre d’affaires est passée de 0,2% en 2012 à 6,0% en 2013. Cependant, ces résultats restent limités par rapport à ceux enregistrés dans la sous-région. En effet, la moyenne dans la zone UEMOA est de 15,2% en 2012 et 11,8% en 2013.
Par ailleurs, la variation de l’indice du chiffre d’affaires était de 14,3% en 2010 et 12,6% en 2011 en moyenne annuelle. Je rappelle que sur la période 2010/2011, l’indice enregistrait pour la zone UEMOA était respectivement de 7,6% et 6,6%.
Sur les finances publiques, malgré  une réelle amélioration en 2013 par rapport à 2012 et 2011, notre solde budgétaire de base hors don reste élevé par rapport aux autres pays de la zone UEMOA.
En effet, si en 2013 notre solde budgétaire de base hors don rapporté à celui de l’union est de 21%, il était de 30% en 2012 et 24% en 2011.
Par rapport à la dynamique sous régionale, le taux de croissance économique du Sénégal reste inférieure à la moyenne de l’UEMOA.
Entre 2010 et 2011 le Sénégal a eu respectivement des taux de croissances de 4.3% (moyenne de la Zone UEMOA: 4.5%) et 2.1% (moyenne de la zone UEMOA : 0.7%). Cependant depuis 2012,  le Sénégal participe très faiblement à l’effort de croissance de la zone UEMOA.
 Selon  la BCEAO, en 2012 le taux de croissance du Sénégal était de 3.5% alors que la moyenne de  la zone UEMOA était de 6.5%, ce qui fait que le Sénégal était  juste devant le Mali en guerre et la Guinée Bissau qui est instable. En 2013, la prévision de croissance pour le Sénégal est de 3.7% alors que celle de la zone est de 6%.
Les enquêtes d’opinion auprès des chefs d’entreprises montrent toujours que le climat des affaires reste leur principale contrainte.
Selon les notes de conjoncture (quatrième trimestre 2013) de la DPEE, « La morosité de l’environnement des affaires continue d’être pour plus de 6 personnes interrogées sur 10, le principal facteur bloquant l’atteinte des capacités optimales de production».
Plan Sénégal Emergent (PSE)
Pour ce qui est du PSE, je veux juste rappeler deux choses :
Premièrement, entre 1980/2000 et 2001/2010, le Sénégal n’a gagné qu’un point de croissance malgré le volume d’investissement important initié par WADE.
Deuxième chose, aujourd’hui si la structure de notre économie ne change pas, le taux de croissance potentiel du Sénégal est de 4%. Par conséquent, ma question est de savoir comment quitter 4 points de croissance pour aller à 7 points,  sachant que quand vous mettez en place des politiques structurelles, la structure de l’économie va mettre plus de 10 ans pour changer.
Aussi, ma question est de savoir si les hypothèses du cadrage macroéconomique qui sont à la base du PSE sont réalistes, car on peut faire dire n’importe quoi à un modèle selon les hypothèses qu’on va prendre.
 Pour finir je pense qu’il faut sortir des caricatures et chercher notre propre voie. Aujourd’hui les ONG sont entrain de faire en petite échelle des choses formidables à l’intérieure du Sénégal qu’il faut juste reproduire à l’échelle macro. Il faut se départir de ces slogans qui au fond ne veulent rien dire. Aujourd’hui, dans la sous région c’est Sénégal émergent, Cote d’Ivoire émergent, Gabon émergent etc.
D’ailleurs depuis le Mardi 25 mars 2014, le groupe d'assurance-crédit Coface a publié une liste de nouveaux pays émergents qui viennent de détrôner les BRICS, il s’agit des "PPICS" (Colombie, Indonésie, Pérou, Philippines et Sri Lanka). Il nous faut  trouver notre propre modèle économique de développement. Aussi, il faut savoir que les réformes structurelles mettent du temps pour donner des résultats. Par conséquent les politiques de Macky et Wade devront donner des résultats d’ici 10 ans, si les bonnes décisions ont été prises. Aujourd’hui les résultats économiques de la Chine ont été amorcés depuis MAO, mais c’est maintenant qu’on voit les résultats.
 
Samedi 29 Mars 2014




1.Posté par fal le 29/03/2014 16:30
WAKHO FI DARAA....TOUSSE

2.Posté par Astou le 30/03/2014 09:17
Tres bonne analyse ce sont des gens competents com vous qui nous manquent tres bonne continuation si tout le monde parle le Senegal sera emergent un jour Merci Elou

3.Posté par Séné le 31/03/2014 04:13
Bonjour
C'est ça qu'on appelle de l'escroquerie intellectuelle on te connaît tu n'es pas indépendant tu es de rewmi tu es membre de l'is4 la structure des cadres .
So ko wede je fournis des preuves

4.Posté par SallOus le 31/03/2014 07:38
Merci, très bonne analyse.

5.Posté par barou le 31/03/2014 09:00
...un très bon expert en effet...c'était tellement claire que je n'ai rie compris......

6.Posté par misterdi le 31/03/2014 12:43
Dans quelle université avez-vous soutenu votre thèse de doctorat?

7.Posté par misterdi le 31/03/2014 12:45
Au Sénégal il existe beaucoup de personnes qui se proclament docteur sans jamais avoir soutenu leur thèse de doctorat..

8.Posté par misterdi le 31/03/2014 13:13
Cet "économiste chevronné" a soutenu sa thèse de doctorat dans quelle université?



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