L’homme n’est pas journaliste. Il ne l’a jamais été du reste. C’est un homme de camp et de clan. C’est connu de tous. C’est aussi cela - hélas ! le jeu démocratique. Mais le problème avec Alassane Samba DIOP c’est qu’il est d’une inculture effarante. D’un manque de finesse plus qu’inquiétant. L’avocat, Me El Hadj Amadou SALL qui était l’invité de son émission « Questions Directes » sur la TFM, rediffusée ce samedi 23 juin (9h-10h) ne dira pas le contraire.
Me SALL a été même obligé de lui faire remarquer son impartialité. Il faut tout de suite le dire, cette émission illustre, pour paraphraser Bourdieu[1], « parfaitement bien, l’impossibilité de tenir un discours critique et cohérent » sur la traque des biens dits mal acquis devant Alassane Samba DIOP. Ses futurs invités sont avertis. Tout au long de l’émission, le directeur de la rfm n’a cessé de couper son invité et de lui rappeler la version officieuse des officiels sénégalais. Et il avoue, avec beaucoup de fierté, avoir vu le dossier. Sur un plateau d’argent ? Allez savoir !
Toutefois, dans ce conflit, qui oppose deux partis (le parquet spécial et la défense), Alassane Samba assume par ses questions partiales et parcellaires ses connivences avec les officiels sénégalais.
D’abord, admettons que notre bonhomme ait vu le dossier. Et alors ? Depuis quand une enquête de police est-elle parole d’évangile ? Pour Alassane Samba DIOP, donc, son rôle de journaliste n’est pas de mettre sur la table les deux vérités des deux parties, mais il doit plutôt veiller à ce que la vérité du parquet spécial ne soit pas déformée par les avocats de la défense. Les chargés de Com’ de Alioune NDAO ne feraient pas mieux face à Me SALL.
Mais plus grave encore, Alassane qui ne rate plus aucune occasion pour étaler sur la place publique son inculture, n’a cessé de dire à Me SALL que c’est à Karim de prouver que DPW ne lui appartient pas. En effet, il a entendu - quelque part - parler de renversement de la charge de la preuve et suffisant pour qu’il passe son temps à répéter cette expression. Alassane ne sait absolument rien de cette expression. Pire encore, il ne rend pas service à ceux qu’il cherche à plaire en avouant publiquement qu’il y a bien renversement de la charge de la preuve dans cette procédure pénale. Les officiels sénégalais disent clairement que la preuve de l’enrichissement illicite est établie à partir du moment où les revenus légaux du mis en cause sont inférieurs à son patrimoine.
Mieux, même s’il y avait renversement de la charge de la preuve cela ne saurait lier un journaliste indépendant.
Me Sall a eu toutes les peines du monde pour faire comprendre au Directeur de la RFM qu’avant de demander à X de prouver qu’il a acquis de manière licite le bien Y, il faudra d’abord prouver que le bien Y est bien sa propriété.
Entendons nous bien, l’objet de cette tribune n’est pas de prendre position sur ce débat de traque des biens mal acquis, mais juste de souligner les manquements d’un journaliste donneur de leçons.
Sadikh DIOP
Administrateur de l’observatoire de l’information et des médias
Limedia.org
[1] « Analyse d’un passage à l’antenne », Pierre Bourdieu, le monde diplomatique, avril 1996
Me SALL a été même obligé de lui faire remarquer son impartialité. Il faut tout de suite le dire, cette émission illustre, pour paraphraser Bourdieu[1], « parfaitement bien, l’impossibilité de tenir un discours critique et cohérent » sur la traque des biens dits mal acquis devant Alassane Samba DIOP. Ses futurs invités sont avertis. Tout au long de l’émission, le directeur de la rfm n’a cessé de couper son invité et de lui rappeler la version officieuse des officiels sénégalais. Et il avoue, avec beaucoup de fierté, avoir vu le dossier. Sur un plateau d’argent ? Allez savoir !
Toutefois, dans ce conflit, qui oppose deux partis (le parquet spécial et la défense), Alassane Samba assume par ses questions partiales et parcellaires ses connivences avec les officiels sénégalais.
D’abord, admettons que notre bonhomme ait vu le dossier. Et alors ? Depuis quand une enquête de police est-elle parole d’évangile ? Pour Alassane Samba DIOP, donc, son rôle de journaliste n’est pas de mettre sur la table les deux vérités des deux parties, mais il doit plutôt veiller à ce que la vérité du parquet spécial ne soit pas déformée par les avocats de la défense. Les chargés de Com’ de Alioune NDAO ne feraient pas mieux face à Me SALL.
Mais plus grave encore, Alassane qui ne rate plus aucune occasion pour étaler sur la place publique son inculture, n’a cessé de dire à Me SALL que c’est à Karim de prouver que DPW ne lui appartient pas. En effet, il a entendu - quelque part - parler de renversement de la charge de la preuve et suffisant pour qu’il passe son temps à répéter cette expression. Alassane ne sait absolument rien de cette expression. Pire encore, il ne rend pas service à ceux qu’il cherche à plaire en avouant publiquement qu’il y a bien renversement de la charge de la preuve dans cette procédure pénale. Les officiels sénégalais disent clairement que la preuve de l’enrichissement illicite est établie à partir du moment où les revenus légaux du mis en cause sont inférieurs à son patrimoine.
Mieux, même s’il y avait renversement de la charge de la preuve cela ne saurait lier un journaliste indépendant.
Me Sall a eu toutes les peines du monde pour faire comprendre au Directeur de la RFM qu’avant de demander à X de prouver qu’il a acquis de manière licite le bien Y, il faudra d’abord prouver que le bien Y est bien sa propriété.
Entendons nous bien, l’objet de cette tribune n’est pas de prendre position sur ce débat de traque des biens mal acquis, mais juste de souligner les manquements d’un journaliste donneur de leçons.
Sadikh DIOP
Administrateur de l’observatoire de l’information et des médias
Limedia.org
[1] « Analyse d’un passage à l’antenne », Pierre Bourdieu, le monde diplomatique, avril 1996
Autres articles
-
Magal Serigne Mbacké Madina : Touba se rappelle de la vie et l’œuvre d'un pur Soufi et Homme de Dieu dévoué
-
Sénégal - Inclusion numérique des femmes : la Fondation Sonatel au chevet de la classe démunie
-
Audit personnel enseignant : « Nous nous attendons à des sanctions fermes » (SG SAEMS)
-
MBACKÈ - Énorme problème foncier qui fait jaser et qui risque de faire couler beaucoup d’encre
-
Déchets toxiques et destruction de l'environnement: La population de Ndane exige la délocalisation de l'usine " Éléphant vert" et menace