Affaire Johnny Bâ et Sheikh Alassane Sène : Les Sms de menaces de mort sont partis du téléphone de Johnny Bâ

Depuis hier mercredi, Johnny Bâ et Sheikh Alassane Sène sont à la MAC de Rebeuss, mis en examen pour association de malfaiteurs, actes de terrorisme par intimidation et menaces de mort.


Affaire Johnny Bâ et Sheikh Alassane Sène : Les Sms de menaces de mort sont partis du téléphone de Johnny Bâ
Le sort en est ainsi jeté après 5 jours de garde à vue et maints retours de parquet. L’enquête ne fut pas facile et cela serait dû à la personnalité versatile de Johnny Bâ, qui au vu des PV d’audition a eu des versions fluctuantes à souhait. Il n’empêche qu'il ressort clairement de ces PV d'audition que les SMS qui ont été envoyés au ministre de l’Intérieur et à la Directrice Générale de la Police Nationale, l'ont été à partir du téléphone de Johnny Bâ, comme du reste répertorié par les antennes BTS de son domicile, et non de celles de Sheikh Alassane Sène. 

Voici les faits :
 
Le 15 janvier 2015, deux SMS sont envoyés au Ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo et à la Directrice Générale de la Police Nationale, Anna Sémou Faye, que nous vous livrons in extenso avec leurs fautes d’orthographe : « Salam, les ennemis de l’islam. Vous avez commis des erreurs grave. Sur l’affaire charie, vs ns pousser a agir au nom de l’islam. On est 19 mbres de alkeida a dakar nous vous suivons de près intérieur comme a l’exterieur du pays la menace vs concerne ainsi que vo enfant, toi et ton président »
Les deux SMS sont envoyés à 20h 45 et 21h 56, ce 15 janvier 2015 et sont bien enregistrés au niveau de deux antennes BTS de Fadia, à proximité du domicile de Johnny Bâ, et sont enregistrés dans la mémoire IMEI du téléphone ayant été en sa possession et qu’il a par la suite offert à sa cousine Diary Bâ, dans le courant du même mois de janvier.
C’est ce téléphone qui va créer le lien entre Johnny Bâ et Sheikh Alassane Sène, puisque le premier affirme droit dans ses bottes qu’il lui a été offert par ce dernier, avant que lui même ne l’offre à sa cousine Diary Bâ. Faut suivre… Et les dénégations du Sheikh Alassane Sène n’y feront rien, puisque bien qu’ayant établi qu'aucun des deux sms n’a été envoyé par ses portables et encore moins de la zone de Ouest-Foire où il habite, le guide religieux est aujourd’hui en détention pour entreprise terroriste. 
Mais quel lien entretiennent véritablement les deux hommes ? Des propos de Johnny Bâ qui sont sur les PV d’audition, il ressort que cette amitié est lointaine et remonterait à la période où Johnny Bâ était au Gabon, gérant les affaires des enfants de Bongo, selon ses dires, et qu’à ce titre il a eu à y introduire Sheikh Alassane Sène qu'il préfère appeler Allou comme au bon vieux temps des amitiés singulières. 
A ce stade de nos questionnements, il convient d'abord de savoir pourquoi Johnny Bâ subitement cherche à rencontrer Sheikh Alassane Sène qu’il n’a pas vu depuis deux ou trois années. Selon lui, et toujours en référence à son audition à la DIC, Johnny Bâ voulait voir Alassane Sène sur les conseils d'un membre du protocole de la Présidence de la République qui l'avait chargé de lui demander d'arrêter les violentes diatribes, contre le chef de l'Etat et son pouvoir, dont Sheikh Alassane Sène alimente sa chronique hebdomadaire sur Dakaractu. 
Il se rend donc à son domicile de Ouest-Foire et lui fait part de sa mission de bons offices, que le Sheikh refusera de suivre, disant pour se justifier que le président lui doit de l’argent et qu’avant toute chose, il doit s’acquitter de cette dette. C’est à cette occasion que, déclare toujours Johnny Bâ dans son PV, voyant la multitude de portables disposés devant le Sheikh, qu’il lui en demande un en cadeau, ce qu’Alassane Sène accepte. Là, Johnny Bâ affirme qu’il l’a même équipé d’une puce neuve, ce que le Sheikh dément dans son audition, propos corroborés par la domestique qui elle, avoue avoir acheté cette puce à Fadia, sur ordre de son patron, Johnny Ba.
Alors, pourquoi impliquer Sheikh Alassane Sène dans l’envoi de ces SMS au contenu menaçant, truffé de fautes, qui sont envoyés par un portable trouvé chez Johnny Bâ lors de la perquisition menée à son domicile le 13 février, avec la puce affectée au numéro repéré par les antennes BTS proches du domicile de ce dernier, portant le numéro IMEI 355725058105…, et comportant dans sa mémoire les SMS faisant l’objet de cette enquête ? D’autant qu’il est établi qu’au même moment, Sheikh Alassane Sène recevait des appels repérés par les antennes BTS proches de son domicile de Ouest-Foire.
Qui donc manipule qui ? Qui a écrit ces SMS pour Johnny Bâ, qui affirme qu’il ne sait ni lire, ni écrire et qu’il a toujours besoin d’un ami pour lui transcrire ses messages ?
En tout état de cause, accuser quelqu’un de terroriste, juste parce qu'il sait des choses issues d’un partenariat ancien et aujourd’hui monnayables, est quelque peu excessif, sauf si dans les projets non dits, il s'agit de le museler. 
De notre point de vue, cette inculpation manque de certitudes et de pistes sérieuses qui doivent mener à la manifestation de la vérité. Aux avocats de Sheikh Alassane Sène de tout faire pour démêler l'écheveau et faire sortir leur client de ce labyrinthe judiciaire, d’autant qu’en matière d’atteinte à la sûreté de l’Etat, les chemins à emprunter sont escarpés.
 
Jeudi 19 Février 2015




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