Adama Fall, responsable APR à la Médina crache ses vérités : « A la Médina, nous avons un responsable réfractaire à la discipline du parti, mais (…) Wade doit savoir raison garder car nous ne sommes pas si amnésiques (…) »

Il est de ces jeunes cadres, responsables politiques, qui ont souscrit aux idéaux de l’APR depuis ses premiers balbutiements. Depuis lors, Adama Fall, pour ne pas le nommer, est resté contre vents et marrées, dans la formation marron. Interpellé, en marge d’une visite de proximité initiée dans le mythique quartier de la Médina où il milite, Adama Fall crache ses vérités. Entretien !


Adama Fall, responsable APR à la Médina crache ses vérités : « A la Médina, nous avons un responsable réfractaire à la discipline du parti, mais (…) Wade doit savoir raison garder car nous ne sommes pas si amnésiques (…) »
Dakaractu : M. Fall, vous faites partie des responsables de l'Apr à la Médina. Mais, comme dans la majeure partie des localités du pays, votre parti est à couteaux tirés. Et votre fief la Médina, n'échappe pas à la règle :  l'Apr compte deux candidats en lice pour les locales. Comment expliquez-vous cette situation hirsute? 

 
Adama Fall:  L’APR n’a pas présenté deux candidats à la Médina. Loin de là. En réalité, il y a un seul candidat pour le parti et c’est lui qui dirige la coalition Bby avec 19 partis entre autres associations. Et, vous conviendrez avec moi qu’en politique, je dirais plutôt dans toutes les formations politiques, il y a ce qu’on appelle la discipline de parti, un règlement intérieur propre au parti que tous militants se doivent de respecter. Maintenant il peut y avoir un militant, une brebis galeuse anti conformiste,  qui est aux antipodes,  je veux dire par là qui peut ne pas accepter les décisions du parti; par conséquent  si tel est le cas, celui là se doit de démissionner du parti.  Voilà la configuration de l’APR à la Médina! C’est ce qui s’est exactement passé à la Médina. En clair, c’est un arriviste qui veut solder ses comptes avec Seydou Guèye au détriment du parti et nous ne l’accepterons pas. Ces dissidents, car je les considère comme tels, doivent aller plus loin dans leur démarche. Il ne faut pas se voiler la face, ces personnes, qui se reconnaîtront et que tout le monde connait, ont défié l’autorité donc ils doivent assumer pleinement leur responsabilité et démissionner de toute fonction issue du parti et de l’état.

 
Dakaractu : Vous vous enorgueillissez de "grand parti", mais aussi saugrenue que cela puisse paraître, l'Apr n'est jusque-là pas structurée. N'est ce pas paradoxal? 

 
Adama Fall : La structuration d’un parti politique ne dépend pas de l’âge ni de la taille de ce parti. Dans notre parti, les structures fonctionnent normalement. Il se trouve que comme tout parti, a fortiori un parti au pouvoir, il est tout à fait normal que  les ambitions se fassent jour. Malheureusement, certains responsables ont des ambitions démesurées, alors qu’ils ne  sont pas aussi représentatifs qu’ils le font croire. N’est-ce pas De Gaulle qui soutenait que : « L’ambition individuelle est une passion enfantine? » 

Ces impopulaires, à l’esprit mercantile, mus que par leur propre ascension, se leurrent eux-mêmes et demain fera jour. Je veux dire par là que notre leader, le Président Macky Sall est loin d’être dupe ; il connait tout le monde, qui est capable de quoi et qui fait quoi.  Je crois savoir qu’après les élections locales, le Président du parti en commun accord avec les responsables s’attelleront, enfin,  à cette structuration qui ne peut être que bénéfique.

 

Dakaractu : Votre mentor, Macky Sall était monté au créneau dans un restaurant de la place pour sonner la fin de la recréation, allusion faite aux pugilats et invectives entre apristes. Mais, apparemment cela est resté lettre morte. L'exemple de Ogo (Matam) est assez édifiant à cet égard...

 
Adama Fall : Ce qui s’est passé à Ogo et partout ailleurs est à regretter. Il faut condamner la violence sous toutes ces formes. Aussi, il faut saluer la décision prise par le Président de République de mettre fin aux fonctions du principal instigateur de cette forfaiture. Cela augure que le Président de la République n’hésitera pas à faire la même chose pour les  autres responsables qui seront tentés d’utiliser la violence comme cheval de bataille.

 
Dakaractu : Dans un tout autre registre que vous inspire le retour au bercail de Me Wade ?

 
Adama Fall : Le retour de Wade n’est pas un événement en tant que tel, car pour moi c’est un citoyen Sénégalais comme vous et moi qui est revenu chez lui. C’est tout! Ce qu’il faut par contre déplorer, c’est la théâtralisation qu’il y a eu avant son arrivée par son cabinet, pour avoir la sympathie de la population. 

Il faut aussi condamner son discours, au regard du fait qu’il ne peut plus avoir de mandat électif dans ce pays. C’est un homme qui est animé par une volonté manifeste de saborder les procédures en cours, afin que la vérité sur les crimes économiques que ses ouailles ont commis ne puissent rejaillir au grand jour.

Il doit avoir raison garder, car nous ne sommes pas si amnésiques que nous en avons l’air. Faudrait-il lui rappeler cette vérité de Bonaparte, qui disait que : « le cœur d’un homme d’Etat doit être dans sa tête ». J’espère au moins que lui comme ses ouailles sauront décrypter cela.

 Dakaractu : Vous avez un dernier mot? 

Adama Fall : Je vous remercie et en profite pour lancer un appel à toute la population de la Médina à voter massivement pour la liste Benno Bokk Yakaar, le 29 Juin 2014, afin que l’on puisse mettre en place les axes majeurs pour une Médina émergente et prospère.
Dimanche 11 Mai 2014




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