‘’Je veux suggérer (à l’Etat), en réduisant le nombre de conseils régionaux, je pense et c’est à discuter, de garder la région en tant que collectivité locale, mais de ramener le nombre de conseils régionaux au minimum possible puisque chaque région comprend trois départements’’, a-t-il dit.
M. Diop s’exprimait en marge d’un atelier de partage de la communauté lébou sur l’Acte III de la décentralisation, qui prévoit l’érection du département comme collectivité locale en remplacement de la région.
Député à l’Assemblée nationale, ancien ministre et ancien maire de la commune d’arrondissement de Dakar-plateau, M. Diop a rappelé avoir participé aux travaux du Code électoral consensuel de 1992 et fait partie des principaux rédacteurs du Code des collectivités locales de 1996.
Cet administrateur civil de profession a partagé l’argument selon lequel la suppression de la région, ‘’sous certains rapports, demande beaucoup de financement’’ avec la mise en place des conseils départementaux.
Dans le Code électoral, a-t-il dit, ‘’le nombre de conseillers régionaux venant des départements ne peut pas être inférieur à quatre, donc il vaut mieux avoir un conseil régional de 12 membres et transférer les compétences de la région, les compétences techniques de gestion des écoles et de santé vers les départements et repréciser les compétences de la région’’.
Il s’agira, pour le chef de la communauté lébou de Dakar, de garder la région comme organe de coordination et d’harmonisation des politiques et départementales.
Aussi faudrait-il ‘’continuer de laisser à la région d’être un peu le bras séculier des politiques locales en matière de coopération décentralisée, car si nous supprimons les régions en tant que collectivités locales, elles risquent de perdre leurs répondants en Europe’’, a-t-il estimé.
M. Diop a souligné l’autre problème concernant la compatibilité de la région en tant que collectivité locale avec les pôles de développement. ‘’Ces pôles sont extrêmement pertinents, (…) car il s’agit d’une déconcentration technique des pouvoirs de l’Etat’’, a-t-il relevé.
Selon lui, il appartiendra à l’Etat de désigner un délégué du gouvernement, une autorité régionale, pour administrer le pôle de développement en soulignant l’importance de la territorialisation qui est un terme utilisé pour porter une déconcentration technique.
Cela intervient à l’heure des grands ensembles contrôlables qui peuvent être des supports d’une politique économique viable, a ajouté l’ancien ministre de la Modernisation de l’Etat, sous le règne du président Abdou Diouf.
Devenu Grand Serigne de Dakar, depuis mai 2013, Abdoulaye Makhtar Diop a également évoqué l’incompréhension de la notion de ville. ‘’Le mot ville, au sens des géographes et urbanistes, est différent du mot ville au sens du droit communal sénégalais.’’
‘’Le mot ville est apparu pour la première fois dans le droit communal sénégalais en 1996. Aujourd’hui, au Sénégal, nous n’avons que cinq villes répondant à cette définition, celles de Dakar, de Pikine, de Guédiawaye, de Rufisque et de Thiès’’, a-t-il souligné.
L’ancien ministre socialiste a indiqué, à cet effet, que Saint-Louis n’est pas une ville au sens du droit communal sénégalais, faisant que la cité tricentenaire, est une commune à l’instar de Kaolack, Tambacounda, Ziguinchor, etc.
‘’Les communes d’arrondissement vont disparaître pour devenir des communes de plein exercice, donc, la ville n’est plus d’actualité car des communes ne peuvent pas se réunir pour devenir une ville’’, a-t-il poursuivi au sujet des villes de Dakar, Pikine, Guédiawaye, Rufisque et Thiès.
Le ministre de l'Aménagement du territoire et des Collectivités locales, Oumar Youm, a présidé la cérémonie d’ouverture de l’atelier de partage de la communauté lébou sur l’Acte III de la décentralisation.
(Avec APS)
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