Abdoulaye Baldé à deux doigts de quitter le PDS (Par Cheikh Yérim Seck)

DAKARACTU.COM Au moment où nous écrivons ces lignes, dakaractu est en mesure d’affirmer qu’Abdoulaye Baldé a fini de faire ses valises et de boucler ses dossiers au ministère des Mines et de l’Industrie. Il envisage très sérieusement de quitter le Parti démocratique sénégalais (PDS). Depuis l’amputation à son insu de son ministère au profit de Ndèye Khady Diop, il connaît les mœurs libérales en la matière et se considère sur le départ. Abdoulaye Baldé fut un homme important du dispositif d’Abdoulaye Wade et s’est vu confier naguère des tâches importantes, du temps où il formait le binôme si impressionnant avec Karim Wade, notamment au temps de l’Anoci. Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous le pont Emile Badiane de Ziguinchor. Sa préparation à l’idée de quitter le navire libéral et le gouvernement est le fruit de nombreuses frustrations. Le ministre d’Etat et maire de Ziguinchor estime qu’il n’a pas été payé en retour vu son implication dans les batailles menées par le PDS, notamment dans la capitale casamançaise où il a arraché de haute lutte la mairie à l’indéracinable dinosaure socialiste Robert Sagna, faisant virer la région au bleu. C’est encore Abdoulaye Baldé qui arrête l’hémorragie des élections locales et demeure un des rares leaders libéraux à gagner lors de cette bérézina électorale de mars 2009. Il est un des rares à remporter une grande ville, et cela n’a pas été valorisé par ses frères libéraux. Le plus cocasse, c’est alors que Karim Wade avait été défait à Dakar, il lui est proposé de devenir son directeur de cabinet dans le super ministère que lui offre son père. Son refus net qui lui ouvre les portes d’un ministère. Mais malgré son épaisseur politique, Baldé n’est jamais dans la situation d’occuper une position importante et stratégique au PDS. D’ailleurs il n’est pas membre du directoire de campagne du candidat Wade, et n’est associé à aucune décision stratégique des libéraux, encore moins du gouvernement. La goutte d’eau qui fait déborder le vase se déroule lors de l’investiture du candidat Wade pour l’élection présidentielle. Au lendemain de la mort du nervis qui a attaqué la mairie Mermoz – Sacré-Cœur, il assiste, médusé à l’observation d’une minute de silence en sa mémoire, alors que pas un de ses camarades ne s’est apitoyé sur le sort de ses militants et de son garde du corps décédés accidentellement quelques jours plus tôt. C’est la nausée. Il quitte la salle du Méridien Président et n’assistera pas au meeting de l’après-midi sur la VDN au siège du PDS. Cette attitude est assez discourtoisement commentée par ses frères libéraux. Mais le pire est à venir. Il est soupçonné de connivence avec les adversaires du parti libéral, notamment Youssou Ndour, avec lequel il est accusé d’être de mèche. Il assume ses bons rapports avec le leader de Fekkee Ma Ci Bolé, mais n’apprécie pas les remarques à ce sujet que lui fait un proche de Maître Wade. Les problèmes d’Abdoulaye Baldé interviennent dans un contexte de rapports difficiles avec la famille présidentielle. Sa relation avec Karim Wade est fortement détériorée, ce qui a déteint sur ses rapports avec le père Wade qui ne le reçoit presque plus, voire plus du tout. Baldé se sent vivre dans un environnement hostile, et se sent prêt à toutes éventualités. Les prochains jours seront édifiants et nombreux sont les observateurs qui s’interrogent : franchira-t-il le Rubicon ?