APDA : Jamais une Agence n’a aussi été mal gérée


APDA : Jamais une Agence n’a aussi été mal gérée
La nomination du 4ième Directeur Général de l’APDA avait suscité de l’espoir de la part du personnel et des organisations professionnelles d’artisans tant la situation antérieure était tellement catastrophique, caractérisée par : la gabegie, la démobilisation, le manque de plan de carrière, le dérèglement de l’institution, le clientélisme, le copinage, le manque de couverture sociale, l’absence de réalisations concrètes au profit des artisans etc…
A la première rencontre avec le personnel de l’APDA, le 4ième Directeur Général, en l’occurrence Monsieur Ibra Ndiaye, avait pris des engagements tels que la mise en place d’une grille salariale, l’application effective du manuel de procédures dans la répartition équitable du travail, la transparence et la vertu dans la gestion, la rupture par rapport aux méthodes et pratiques malsaines de son prédécesseur, entre autres.      
Depuis sa prise de fonction en 2012 à nos jours, nous avons eu la désagréable surprise de constater que la mauvaise gestion est toujours la règle à l’APDA. On se demande présentement quand est-ce que la rupture annoncée sera effective ? Est-ce qu’il y a eu des enquêtes de moralité avant sa nomination au poste de Directeur Général ? Si tel avait été le cas, il n’aurait certainement jamais accédé à ce niveau de responsabilité.
Aujourd’hui, l’APDA est plus que jamais mal gérée et entre les mains d’une personne inexperte, nulle, malhonnête, asocial et sûr de son impunité du fait du manteau de militant  du parti au pouvoir dont il se prévaut.
Imaginez-vous que l’actuel Directeur Général est un sapeur pompier de formation qui a réussi la prouesse de se retrouver à la tête d’une institution aussi importante pour le développement de notre pays. Pour masquer ses nombreuses carences qui découlent de son profil inadéquat, il se prétend titulaire de faux Masters qui ne résistent guère à la moindre vérification.
Non, manifestement Monsieur le Président de la République a été abusé à travers cette nomination.
Le personnel vit dans une situation de démobilisation et de désespoir et les artisans sont largués du fait d’une gestion non centrée sur leurs préoccupations.
 A l’APDA, c’est la gestion clanique, douteuse basée le copinage, la parenté, le clientélisme, la gabegie et le népotisme. « J’ai des gens qui me sont fidèles et favorables donc c’est à eux que j’impute les dossiers, augmente les salaires et catégories, envoie en mission et séminaires et les autres ne font rien, ils sont exclus de mes plans… » dixit le Directeur Général Ibra Ndiaye au mépris du manuel des procédures adopté par le Conseil de surveillance. Les agents marginalisés viennent au travail régulièrement et restent inactifs à longueur de journée, ce qui entraîne une situation stressante et angoissante que. Il n’y a pas de critères objectifs qui motivent ses choix qui sont faits au mépris des règles de procédures d’une bonne administration.
Il n’est un secret pour personne que Monsieur le Directeur Général n’aime guère s’entourer de ressources humaines compétentes au risque de faire éclater au grand jour ses carences notoires. Pour les combler, il a cru devoir maintenir en fonction un retraité depuis 2008 à qui il impute tous les dossiers d’importance stratégique nonobstant les injonctions, maintes fois réitérées tant par le Conseil de surveillance que par la tutelle, de décharger la personne concernée. Jusqu’ici, il est resté inflexible sur cette question créant ainsi des doublons et des chevauchements dans le fonctionnement quotidien de l’APDA.
Les activités de l’APDA se résument aux travaux de la commission de passation des marchés pour lesquels, c’est lui seul qui détient les chéquiers, qui les remplit et qui procède au règlement des fournisseurs en faisant fi des règles de séparation des fonctions d’ordonnateur du budget, d’administration des crédits et de comptable. Des missions de contrôle ont été effectuées par l’inspection interne du ministère de tutelle en 2014 et par l’Inspection générale des finances depuis janvier 2015 dont nous attendons encore les conclusions en vue de mettre en œuvre les recommandations qui en seront issues.
Il est le seul à partir en mission internationale (course sans arrêt pour capter les frais de mission et autres privilèges et avantages) même si le recours aux autres agents peut s’avérer indispensable pour engranger de bons résultats. Quand il s’agit de missions nationales, ce sont ses inconditionnels qui partent. La conséquence qui en découle est que tant les missions à l’étranger qu’au niveau national n’ont jusqu’ici produit aucun impact positif sur le devenir du secteur de l’artisanat. Elles ont paradoxalement grevé le budget de l’agence sans rien apporter en contrepartie. D’ailleurs l’on s’interroge sur les conditions et modalités de participation du Directeur Général à l’exposition universelle de MILANO qui se déroule présentement en Italie. Des investigations seront menées dans ce sens pour en savoir plus et en tirer les conséquences.
 Les rapports de missions sont rédigés par des personnes qui n’ont pas effectué le déplacement concerné étant donné son incapacité à produire un document cohérent et bien articulé.
A cela s’ajoute l’absence de réalisations concrètes des projets comme les Guichets uniques de prestations non financières (GUSAC) au profit des artisans et le Projet d’appui à l’artisanat sénégalais(PAAS) autrement dénommé projet de labélisation des produits artisanaux .
Voilà 2 (deux) projets d’une importance capitale pour les lesquels les financements ont été entièrement décaissés par l’Etat sans qu’il y ait le moindre début d’exécution. L’Etat, au regard de cette situation, les a supprimés à l’arrivée de leur terme. Le montant cumulé de ces 2 (deux) projets faisait une enveloppe  de 200 000 000 FCFA  (deux cents millions FCFA) par an. Lorsque Monsieur le Directeur Général Ibra NDIAYE crie sur tous les toits, notamment dans la presse, que l’APDA a vu son budget amputé de cette somme, il prêche le faux pour s’attirer la commisération en renvoyant auprès de l’opinion l’image d’une victime. Ne sait-il pas qu’il démontre à la face du monde sa profonde méconnaissance des règles de gestion des projets et surtout des finances publiques qui n’admettent guère que les montants affectés aux investissements soient dépensés pour les besoins du fonctionnement. Les exemples peuvent être multipliés à l’envi et dans tous les compartiments de la gestion de l’APDA. Ce sont partout des failles qui montrent à suffisance «  qu’il n’est pas l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ».
En plus de la gestion catastrophique des deniers publics, le Directeur général entretient des relations conflictuelles avec tous les autres acteurs du secteur de l’artisanat, à savoir les Présidents de chambres de métiers, la direction de l’artisanat, la tutelle ainsi que de larges franges des organisations professionnelles d’artisans qui sont en réalité les bénéficiaires directs des activités de développement et de promotion de leur secteur. Aucun des acteurs ne trouve son compte dans le dispositif et la gestion actuels de l’APDA.
Pour arrêter le préjudice, il urge de remettre les choses à l’endroit dans cette agence nationale.
 Cet instrument, pourtant si indispensable, aurait pu jouer sa partition dans la mise en œuvre des projets du PSE destinés à l’artisanat s’il était géré autrement.  
 
C’est extraordinaire ce qui se passe dans cette agence en charge du développement et de la promotion de l’artisanat qui fait partie des secteurs pouvant booster l’économie du Sénégal par sa capacité à générer des emplois, sa contribution à la formation des jeunes et à la création de richesses.
 Il a été noté la volonté politique manifeste et maintes fois réitérée du Président de la République de faire de notre secteur un levier du PSE notamment lors de la journée nationale de l’artisanat tenu à Ngaye Mécké le 22 Décembre 2014. Malheureusement, cette volonté est sapée par des pratiques managériales malsaines qui conduisent inéluctablement au discrédit de l’APDA si des mesures de redressement énergiques ne sont pas prises pendant qu’il est temps.
Est-ce que la rupture annoncée par le Président de la République se traduit concrètement avec un acteur aussi sinistre à un niveau de responsabilité aussi stratégique ? C’est triste…
A l’APDA, on ne peut pas parler de rupture dans la mesure où ce sont les mêmes pratiques sous le règne de Wade qui continuent mais en pire. On ne peut pas parler de rupture car la caisse de l’agence est confiée à sa sœur, la comptabilité des matières à son cousin, les autres à ses inconditionnels et fidèles en faisant bénéficier à sa famille des stages rémunérés. C’est ainsi que naissent des prédateurs économiques qui souillent la volonté de transparence et la gestion vertueuse tant prônées par le Président de la République qui gagnerait à se débarrasser de ce genre de militant pour s’assurer un second mandat.  
Les 4 véhicules de l’agence dont l’un est affecté à l’usage personnel de ses enfants, l’autre à son épouse, sont parqués chez lui, comme si c’était une propriété personnelle. Quand les agents veulent aller en réunion ou en mission, ils prennent le taxi et les frais de transport fixés par le manuel de procédures administratives et financières de l’agence ne sont pas appliqués. Il augmente les salaires et octroie les avantages selon son humeur, ignorant royalement la règlementation dans ces domaines. Le Directeur Général utilise les chauffeurs en dehors du service délaissant  les activités normales de l’agence.
Le Directeur Général passe tout son temps à entretenir sa propre personne en flattant son égo dans la presse afin qu’on parle de lui pensant que c’est de cette manière qu’il va être maintenu à son poste. Pour s’en convaincre, il faut demander aux artisans  ce qui a été fait dans ce secteur depuis l’arrivée de Mr Ibra Ndiaye. Unanimement, ils ne se reconnaissent pas dans le fonctionnement de l’APDA qui leur est pourtant destinée. A plusieurs reprises, ils ont fustigé la gestion de cette institution à travers des articles de presse pour que nul n’en ignore.   
Le fonctionnement administratif de l’agence est bancal parce que caractérisé par l’absence de réunion de coordination, le manque de partage et la circulation des informations et de concertation. L’application de la concertation n’est pas dans le résultat mais dans le principe. « Il vaut mieux  se tromper à 10 qu’avoir raison tout seul dans la dictature » dit l’adage.
Il a été mis en place une commission de passation de marchés mais le dernier mot revient au Directeur Général après l’attribution provisoire de ladite commission. Ainsi, il a été attribué le marché de nettoiement et de gardiennage à la société Mamba Sécurité au profit de laquelle il est arrivé souvent qu’il paie de gros montants en liquide contrairement aux règles de transparence.
 
 
 
Y a-t-il réellement rupture comme annoncée ? Nous pensons que non parce que l’organe de contrôle qui est le Conseil de Surveillance de l’agence n’est pas suivi dans les recommandations qu’il formule à l’attention du Directeur Général pour l’exécution du programme annuel budgétisé et approuvé par les autorités compétentes conformément à son rôle de veiller et d’alerte précoce. Régulièrement, il se subroge dans les attributions du Conseil sans coup férir créant ainsi une confusion de rôles.
Comment peut-on imaginer un instant la rupture dans cette institution stratégique pour le développement économique de notre pays si le Directeur Général ne travaille pas pour faire avancer fondamentalement le secteur de l’artisanat, en faisant fi des rappels à l’ordre du Ministre de tutelle, des délibérations du Conseil de surveillance et des recommandations des corps de contrôle qui y ont effectué des missions ?
C’est à titre de signal de détresse que le Président de la République et le Ministre de tutelle  sont saisis pour que des mesures de redressement énergiques et d’extrême urgence soient prises avant qu’il ne soit trop tard.   
Il faut nommer à la tête de cette agence les compétents, intègres, responsables, sensibles aux problèmes de l’institution et aux préoccupations des artisans pour redresser  la situation. Des managers du genre Omar Samb et Ibra Ndiaye n’ont occasionné que tristesse et désolation à la fin de leurs missions.
 Le secteur recèle des femmes et des hommes compétents capables de relever le défi du redressement de l’APDA pour enfin lui permettre de jouer sa partition dans le développement du Sénégal et décrocher le satisfecit des artisans. L’expérience de nommer des politiques à la tête l’agence n’a pas connu de succès, c’est la raison pour laquelle nous proposons le choix d’un homme du sérail qui a une haute idée de l’intérêt du secteur doublé d’une expertise des questions de l’artisanat avec une probité morale et intellectuelle irréprochable.    
La rupture est encore attendue avec impatience à cette agence  pour enfin traduire en actes concrets l’immense espoir suscité par l’alternance du 25 mars 2012.Nous osons espérer que notre appel rencontrera très rapidement un écho favorable. Sinon, l’APDA mourra de sa belle mort. Ce qui n’est guère voulu et souhaité par les acteurs de l’artisanat.
 
Par Boorry Bana         
Email: boorrybana@gmail.com
 
Lundi 27 Juillet 2015
Dakar actu




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