AFFAIRE DE VIOL AU DAARA YAYE NAFISSATOU : Oustaz Sylla finalement relaxé

Il a humé l’air de la liberté. Modou Sylla, accusé de viol sur une mineure de moins de 13 ans, a été renvoyé des fins de la poursuite, sans peine ni dépens.


Oustaz Sylla est libre. Sous les liens de la détention provisoire depuis le 19 juillet dernier pour viol sur une mineure de 13 ans et pédophilie sur une personne ayant autorité sur la victime, il a été relaxé de tous les chefs d’inculpation.
Les faits remontent au 6 juillet. A cette date, la famille de la victime vient déposer une plainte contre le prévenu au niveau du commissariat de Dieuppeul. Modou Sylla est accusé d’avoir abusé sexuellement la fillette A. S, élève à l’internat « Daara Yaye Nafissatou ». Une affaire qui, aen son temps, avait défrayé la chronique et remis au goût du jour le comportement peu orthodoxe de certains maîtres coraniques.
Dans le procès-verbal de l’enquête préliminaire, la jeune fille déclare que « son bourreau » l’avait entraîné de force dans une chambre puis a abusé d’elle. Toutefois, elle fait savoir qu’elle n’avait pas saigné. Pourtant, la victime est venue récemment au Sénégal.
Née aux USA, ses parents l’ont envoyée au pays afin qu’elle y apprenne le Coran. Devant le prétoire, la fille a essayé d’expliquer sa mésaventure. A l’en croire, ce jour-là, l’une des maîtresses l’avait envoyée à la cuisine se trouvant au 2e étage de l’internat. C’est ce moment qu’Oustaz Sylla l’a conduite dans la chambre. « Il m’a déshabillé, puis il a abusé de moi », raconte la victime.
Elle affirme avoir senti des douleurs et a crié, sans succès. Personne n’est venu à son secours et elle ne pouvait s’échapper d’autant que la porte a été fermée à clé. A la question de savoir pourquoi elle ne s’en est ouverte à personne, elle rétorque : « Il avait menacé de me tuer ».
C’est très tard que ses parents ont découvert l’affaire. Pressée de question, elle passe aux aveux et indexe du doigt son maître coranique.
Les accusations de la victime ont été battues en brèche par le prévenu. Il jure sur le Saint Coran n’avoir pas connu la petite. En outre, il dit ignorer les raisons pour lesquelles cette dernière l’a accusé. Les témoins qui se sont succédé à la barre n’ont rien apporté dans cette affaire.
Dans son réquisitoire, le maître des poursuites a déclaré qu’il n’a pas été convaincu par les allégations de la jeune fille. A son avis, il n’y a pas suffisamment d’éléments pour entrer en voie de condamnation. Il a, sur ces entrefaites, requis la relaxe au bénéfice du doute. Quoi de plus normal pour l’avocat de la défense qui saisit la balle au rebond pour solliciter la libération de son client. Me Ciré Clédor Ly est même allé très loin dans sa plaidoirie pour semer le doute dans la tête des juges en soutenant que la jeune fille n’était pas vierge.
Rendant sa sentence, le juge a suivi le réquisitoire du parquet au grand bonheur du prévenu. Il pourra passer la fête de la Tabaski avec sa famille.
Samedi 19 Août 2017




Dans la même rubrique :