A Sciences Po, Abdoulaye Wade, chevrotant, se voit toujours « en homme d’avenir »

L’ancien président du Sénégal a tenu conférence à Paris, à l’école de la rue Saint-Guillaume, devant un auditoire principalement issu de la diaspora.


A Sciences Po, Abdoulaye Wade, chevrotant, se voit toujours « en homme d’avenir »

Et si Abdoulaye Wade, ancien président du Sénégal, était un personnage de la mythologie grecque ? Il pourrait être Tirésias, jeune homme frappé de cécité pour avoir surpris Athena nue. En contrepartie, il a été doté de sept vies et d’un talent divinatoire. Abdoulaye Wade, qui a toujours ses yeux, a montré lors d’une conférence à Sciences Po Paris, mercredi 19 octobre, qu’il possédait ces deux qualités de Tirésias.

D’abord, la longévité. L’ancien président est apparu vieux, très vieux. Invité par l’Association de Sciences Po pour l’Afrique (ASPA), Abdoulaye Wade a commencé d’une voix tremblotante, quasi inaudible. Devant lui, 400 étudiants, principalement issus de la diaspora, réunis dans un silence religieux, tentaient d’entendre sa voix. Il suffisait qu’une seule porte s’ouvre pour que les propos du vieil homme se perdent. Tout le monde tendait l’oreille aux premiers mots, et des regards angoissés traversaient la salle qui semblaient dire : « Va-t-il être capable de parler deux heures ? »
Deux étudiants avant la conférence : « Il a l’air jeune sur la photo, tu es sûr qu’il a 90 ans ? », demande l’un. Nul ne connaît son âge : sa biographie dit qu’il serait né en 1926, mais plusieurs indices semblent faire remonter la pendule du temps un peu plus loin. « On m’a dit entre 95 et 100 ans », répond l’autre. Si les premières minutes de son discours ont semblé confirmer un âge avancé, Abdoulaye Wade s’est repris, et la suite, après l’ajout d’un second micro, était plus audible.

« L’Afrique du futur »

Ensuite, l’art divinatoire. Pour « l’Afrique du futur », le « vieux » a tout prévu et promet de la croissance. « Malgré mon âge, je suis un homme d’avenir », prévient-il en plaidant pour une monnaie unique « aux Etats-Unis d’Afrique ». « Quand j’étais président, j’ai été le dernier dépositaire du projet de monnaie d’Afrique de l’Ouest, s’enorgueillit Abdoulaye Wade. Depuis que j’ai quitté le pouvoir, en 2012, personne n’est encore venu me demander le dossier. » Le projet de frapper monnaie à l’échelle régionale ne fait pas recette ? Qu’à cela ne tienne, M. Wade voit plus loin : « Je suis pour la confection d’une monnaie continentale. »
Sous les applaudissements nourris d’un amphithéâtre plein à craquer, Abdoulaye Wade, souligne l’importance de l’argent dans le développement. « Figurez-vous qu’au Sénégal, certains ont honte d’avoir de l’argent, s’amuse-t-il. Ce n’est pas mon cas. » L’assemblée rit, oublieuse des soupçons de détournements de fonds qui ont valu à l’ancien président une plainte en 2009 en France et trois ans de prison à son fils Karim.

A la veille du cinquième anniversaire de la mort de Mouammar Kadhafi, et alors que l’Afrique entière cherche les millions de l’ancien dictateur libyen, Abdoulaye Wade assène plusieurs fois dans son discours d’une heure : « On ne les retrouvera pas, ces millions sont irrécupérables ! »
Formule algébrique

Retranché dans sa résidence de Versailles et désormais très discret dans la presse, l’ancien président sénégalais était ce mercredi attendu sur de nombreux sujets, parmi lesquelles les relations tendues avec la Gambie, les élections prévues en 2017 ou les circonstances de la libération de son fils Karim Wade. Mais, à la question d’un journaliste sénégalais d’une candidature de Karim Wade en 2017, l’avocat Jean-Yves Gontier, professeur de droit à Sciences Po et modérateur improvisé du débat, tranche : « Nous n’accepterons que les questions à caractère pédagogique et éducatif. »

Abdoulaye Wade ne voulait pas parler politique, mais n’a pas pu retenir une pique à l’endroit de son successeur. A une question sur le Plan Sénégal Emergent (PSE), engagé par le président Macky Sall, le devin a répondu sèchement : « Il n’y a pas de plan », ajoutant dans un sourire « ne pas vouloir critiquer le gouvernement actuel ». Lui, des plans, il en a. Abdoulaye Wade a même mis au point en 2006 une étrange formule algébrique qui était distribuée à la sortie de la rue Saint-Guillaume. Elle est susceptible, selon lui, de résoudre tous les problèmes de l’Afrique : pauvreté, énergie, stabilité et sécurité : (Pt - 29) Qt = St. P étant le prix du baril de pétrole, Q le nombre de barils extraits du sol africain et S les surprofits réalisés. Le Sénégal n’a pas encore de pétrole, mais il a des idées. 

Amaury Hauchard
contributeur Le Monde Afrique
Vendredi 21 Octobre 2016




1.Posté par Cheikh Sylla le 21/10/2016 22:40
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Mr Abdoulaye WADE !
*Vous êtes un symbole pour avoir marqué l’histoire démocratique du Sénégal, depuis les temps si durs de l’opposition. Votre « Je ne marcherai pas sur des cadavres pour devenir Président de la République » est devenu fameux ! Vous n’aimez pas les glaives et détestez la violence.
En bon mouride, vous adorez le travail bien fait. Les progrès accomplis durant votre accession à la Magistrature Suprême jusqu’à votre départ du pouvoir sont incalculables.
Qu’il s’agisse des investissements multiples dans tous les domaines d’activités économiques, sociales et culturelles, aussi bien au Sénégal qu’en Afrique. Vous êtes le catalyseur des échanges commerciaux, dans un nouvel ordre économique mondial, pour la survie du continent Africain (Cf. Nepad).
En douze ans de règne, vous avez quintuplé ce que vos deux prédécesseurs ont fait en quarante ans de pouvoir. Le peuple doit vous être reconnaissant, par les acquis que vous avez légués à tous, toutes obédiences politiques et religieuses confondues.
Vous avez eu le courage de dire « NON » aux dictateurs occidentaux, aux tenants de la domination néocoloniale, ceci, dès les premières heures de votre accession à la présidence de la République. Ce n’est pas par hasard si vos détracteurs vous en veulent à mort, et vous ont même combattu lors des dernières élections.
Oui, ils n’ont jamais désamorcé pour vous faire échouer, surtout quand on sait que vous aviez déjà semé la bonne graine de la nouvelle orientation économique, commerciale avec les Arabes, les Asiatiques, juste pour propulser le Sénégal et l’Afrique dans le cercle restreint des pays développés. Cet horizon prometteur, vous l’avez honorablement parcouru et réussi dans un principe sain de la bonne gouvernance.
Nous sommes convaincus que ton fils Karim Meïssa WADE et ses Vaillants Collaborateurs Libéraux plus ses Associés vont révolutionner, pour refuser l'injustice comme vous. Ils ne feront pas moins que vous pour enfin développer le Sénégal dans une Afrique unie, fervente et effervescente sur la voie de gagner tous les progrès.
Cheikh SYLLA, Coordonnateur PDS du Département de Malème Hodar.
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