A PROPOS DES RELATIONS SENEGALO-MAROCAINES

Chers frères et sœurs
En parlant des relations sénégalo-marocaines notre esprit, nos souvenir ne peuvent ne pas se remémorer une des figures emblématiques qu’est le professeur Ibrahima Mahmoud Diop (RA).
Nous avons constaté que certains aspects des relations sénégalo-marocaines sont souvent ignorés des journalistes sénégalais qui de ce fait ne font pas état  d’une phase très importante des relations exemplaires entre  nos deux pays.
Certains grands hommes ont marqué de leurs empreintes ces échanges entre peuples marocains et sénégalais à travers leur personnalité et à travers des institutions internationales.
Parmi ceux-ci  et des plus illustres on peut noter la contribution exceptionnelle du défunt guide religieux sénégalais le Pr Ibrahim Mahmoud Diop RA plus connu sous le nom de Oustaz Barham Diop, rappelé à Dieu l'année dernière le 24 juin 2014 à Rabat.

En effet, Oustaz Ibrahim M Diop a contribué de manière décisive et assidue au développement de ces relations à une incarnation de celles-ci durant plus de 40 ans.
Cette contribution on peut la dater  de la visite effectuée au royaume chérifien en 1960 avec une délégation dirigée par le grand khalife Cheikh Abdoulaye Ibrahim Niasse RA alors plénipotentiaires de Mawlaana  Cheikh islam El hadji Ibrahim Niasse RA.
La délégation a été reçue par le roi Mohamed V, puis par le prince héritier Moulay Hassan (Hassan II).
En adressant la parole a sa majesté le roi Mohammed V, Oustaz Barham Diop avait fait des propositions au roi concernant le renforcement de la coopération Sénégalo-marocaine, non seulement dans le domaine religieux mais aussi du point de vue culturel,  social et surtout scientifique.
Suite à ces deux entretiens avec  le roi du Maroc, le professeur a effectué de nombreux voyages dans les villes du Maroc pour rencontrer les oulémas de l'époque comme l'ancien ministre des affaires religieuses Cheikh Macky Nassiri, Moulay Ahmed Alawi ministre de l'information, d’érudits membres des grandes familles religieuses comme la famille Kettani et Ghoumari.
Pendant plusieurs années, le professeur continue de se rendre au Maroc avec son maître et guide cheikh Ibrahim niasse RA pour assister aux congrès internationaux, colloques et symposiums qui ont cimenté les relations avec  les érudits marocains, les autorités religieuses et gouvernementales du pays du roi Hassan II berceau de la tidianiya.
Le professeur Ibrahima Mahmoud Diop développe des relations et échanges scientifiques avec les autorités religieuses du royaume en participant à des congrès et en donnant des conférences de haut niveau dans les universités marocaines et sur des thèmes d'actualité concernant l'islam dans sa splendeur.
 
1984 marque une étape décisive dans la consécration des efforts du professeur Barham Diop, lorsque sa majesté le roi Hassan II l'avait invité à participer aux séances dénommées « Dourouss Hassaniya » pendant le ramadan pour animer une conférence ou plutôt donner  un cours magistral sur le thème intitulé : « Des vérités  sur l'appel islamique contemporain ».
A la fin de cette conférence exceptionnelle, sa majesté le roi Hassan II, ému, a pris des décisions très importantes parmi celles-ci on peu noter :

• Celle qui a conduit à la création de la Rabita des Oulémas du Maroc et du Sénégal (ROMS) pour l'amitié et la coopération islamique, que le professeur dirigea de 1985 jusqu'à son rappel à Dieu en 2014 ;
• de l’importante décision d'organiser un colloque internationale sur la tidianiya, qui avait regroupé les plus grandes figures de la tidianiya de l'époque comme Sergine Abdoul Aziz Sy Dabakh RA, khalif général de Tivaoune, de Cheikh Abdoulaye Ibrahima Niasse RA, khalif général de Médina Baye, de Thierno Mountaga Tall RA, khalif de la famille omarienne, et d'autres guides tidianes du Sénégal. mais aussi d'autres figures emblématique de la tidianiya venant de partout dans le monde comme le Cheikh Ibrahim Salih Al Husseyni, Cheikh Tahirou BauchI du Nigeria et plusieurs érudits et disciples tidjanes et ce, grâce au professeur Barham Diop RA qui avait dans sa conférence, proposé au roi du Maroc la nécessité de rassembler les adeptes de la tidianiya  qu’on retrouve un peu partout dans le monde.

cette conférence internationale de Fès tenue en décembre 1985 a participé largement à la compréhension de la confrérie dans le monde en général et l'Afrique en particulier et a causé le rassemblement des plus grands moukhadams de cheikh sidi Ahmed tidiane chérif de l'époque durant  une semaine à Fez pour discuter et réfléchir sur les questions qui préoccupaient l’Islam et la tarikha en vue de trouver des solutions convenables.
D’autre part, on ne peut parler de l’importance de ces relations sans faire allusion aux conférences religieuses de haute portée scientifique animées par  ce grand érudit qui années après années continuait d’animer des conférences devant le roi et ses invités tous des érudits et universitaires reconnus : chose très rare pour un étranger si on regarde l’histoire de ces conférences du mois de ramadan, il est d’ailleurs, jusqu'à  présent, le seul Sénégalais  à  avoir eu cet honneur  de donner  des cours devant le roi du Maroc.
Par exemple en 1987  l’éminent professeur  a animé une conférence, toujours devant le commandeur des croyants,  sur le thème : « Où va l’Afrique musulmane ».  Au cours de cette conférence, le cheikh avait fait des propositions en faveur  des associations islamiques de l’Afrique de l’ouest et surtout pour les étudiants africains pour qu’ils puissent continuer leurs études supérieures dans les universités marocaines et dans de bonnes conditions.
A la fin de cette brillante prestation  , sa majesté le roi Hassan II  a pris la parole pour commenter la conférence : au cours de ses commentaires, il affirma à Oustaz Barham Diop qu’il est entièrement d’accord avec  lui  pour les propositions faites pour élever  le niveau  de  l’enseignement  et donna   300 bourses d’études aux étudiants sénégalais et ouest  africains , étalés  sur cinq ans.
Ainsi le Roi dira à cette occasion : « je voudrais confirmer à l’érudit notre  ami Cheikh Diop qu’après cette conférence et par le verset coranique qu’il a commenté aujourd’hui  , nos instituts et facultés sont désormais ouvertes à tous les étudiants africains pour qu’ils puissent  poursuivent  leurs études , je demande au premier ministre , au ministre de l’éducation  et au ministre des Habous et des affaires islamiques de s’organiser avant la fin du mois de ramadan  pour tenir une réunion en vue de prendre les dispositions pour  appliquer les propositions du cheikh », ce que le premier ministre fit faire en organisant une réunion le lendemain même dans son bureau .
Ce processus fut maintenu et se consolida avec la Rabita des oulémas du Maroc et du Sénégal sous la  direction de Oustaz Barham en octroyant prés de 2000 bourses en faveurs des africains en général et des sénégalais en particulier.
Ce qu’il faut retenir, et qui est une fierté pour tous les sénégalais, notamment ceux qui vivaient au pays de cheikh Ahmed Tidiane chérif le fondateur de la confrérie tidiane, c’est  l’importance accordée par les marocains aux conférences religieuses animées par le sénégalais Oustaz Barham Diop RA. Beaucoup de marocains attendaient son tour  avec impatience au point que la majorité des chauffeurs de taxi  arrêtaient  de rouler pour regarder la conférence du sénégalais.
Tout cela a forcé le respect des marocains envers les sénégalais, et les ressortissants sénégalais   du Maroc savent qu’ils  ont la confiance des marocains parmi les africains du royaume parce que le roi les favorise.
Nous croyons que la visite de sa majesté le roi Mohamed VI au Sénégal   est une très grande occasion pour revisiter l’histoire moderne de cette relation et faire connaitre aux public sénégalais  la contribution  exceptionnelle  du professeur Ibrahim Mahmoud diop RA qui a boosté cette relation dans tous les domaines notamment religieuses et scientifiques.
 
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Nous souhaitons un bon séjour à sa majesté, et  félicitons  son excellence le président Macky Sall qui a le privilège d’accueillir ce grand homme dans notre pays.  Que DIEU exauce leurs vœux concernant l’Afrique.
 
Par Cheikh Ibrahima Diop fils, Rabat