Malmö, Swedbank Stadion, hier soir. On joue la 29e minute du match de Ligue des Champions entre le Malmö FF et le Real Madrid. Subtilement décalé par Isco, Cristiano Ronaldo se présente seul devant Johan Wiland. La suite est limpide, conforme aux habitudes du serial buteur portugais: une frappe sèche et pure à l’entrée de la surface. 1-0 pour le décuple champion d’Europe face au champion de Suède 2014.
Un but de Ronaldo donc. Suivi en toute fin de match par un deuxième, pour un doublé d’une sublime banalité. Un but de plus, pas un but tout à fait ordinaire, en même temps: tout simplement le 500e de l’extraordinaire carrière du prodige de Madère. Le 325e du pied droit, le 291e dans la surface. Des statistiques irréelles, même pour un joueur façonné depuis toujours par les superlatifs.
Quand j’étais môme (dans les années 70 mais vous l’aviez deviné), la liste des joueurs à plus de 500 buts en carrière était assez réduite, parfois assez floue aussi. On y trouvait les classiques du canonnier légendaire, le Puskas, le Seeler, le Zico, le Müller. La frontière semblait ténue entre les buts officiels et les autres: le Roi Pelé lui-même a longtemps trôné en haut de la liste avec ses 1277 buts, total réduit à 767, une fois déduits les buts en matches amicaux, équipes réserves et autres juvéniles.
Les progrès de la statistique aidant, la liste s’est précisée, établissant le nombre de cinq-centenaires à vingt-quatre ou vingt-cinq: selon que l’on y inclut ou pas le légendaire “Tigre” brésilien, Artur Friedenreich, qui sévissait dans le premier tiers du XXe siècle, quand les comptes étaient tenus avec une certaine bienveillance. Personnellement, je m’en tiens au décompte présenté par le site rsssf.com: le capitaine de la sélection portugaise y figure désormais en vingt-cinquième position,Lionel Messi suivant en vingt-septième, avec ses 494 buts officiels.
500 buts? Je ne pensais pas voir de mon vivant un joueur doté de statistiques à ce point vertigineuses, sous le régime quasi-scientifique de la préparation physique et de la mise au point tactique. Dans le cas de Cristiano Ronaldo, 500 buts, cela signifie une moyenne de quarante par saison depuis ses débuts professionnels en 2002, au “Sporting Club du Portugal ” de Lisbonne.
L’énoncé, seul, suffirait à souligner en lettres dorées la performance du triple Ballon d’or (2008, 2013, 2014). Dans le cas contraire, rappeler quelques données ne peut pas faire de mal:
_ CR7 a marqué au moins 50 buts, toutes compétitions confondues, lors des cinq dernières saisons, avec un pic à 61 en 2014-15.
_ Depuis son arrivée au Real à l’été 2009, en provenance de Manchester United pour une indemnité de transfert officielle de 94 millions d’euros, le Real a toujours marqué au moins 100 buts par saison en Liga, une performance unique dans l’histoire du football mondial.
_ CR7 domine le classement historique des meilleurs buteurs en Coupe ou Ligue des champions, avec 82 buts en 121 matches.
_ CR7 n’a eu besoin que de 308 matches pour marquer 323 buts sous les couleurs du Real, égalantRaul et ses 741 matches.
Ceci étant, posons la question qui va bien: dans l’ordre des meilleurs buteurs de tous les temps, jusqu’où peut-il grimper? A 30 ans, et sachant qu’il ne sera pas éternel malgré une constitution physique hors du commun et une hygiène professionnelle irréprochable, que peut-il encore espérer?
Dès cette saison: dépasser Di Stefano (514 buts recensés), voire Hugo Sanchez (541), deux autres légendes du madridisme, et se hisser dans le top 12 historique.
En carrière: effacer la barre des 600 buts, puis celle des 700, au-delà desquelles ne trônent que cinq joueurs: le “Bomber” allemand Gerd Müller (735 buts); le “Major galopant” hongrois Ferenc Puskas (746); le “Roi” brésilien Pelé (767); le “Baixinho” brésilien Romario (772). Et, en haut, tout en haut, le goleador austro-tchèque Josef “Pepi” Bican (805), qui semait la terreur dans ce qui fut jadis la Mitteleuropa, principalement sous les couleurs du Slavia Prague.
Que Cristiano Ronaldo puisse régner un jour façon Zeus sur l’Acropole des Dieux du foot revient à se demander si le gamin de Madère est immortel.
D’une manière ou d’une autre, il l’est déjà.
Source: Yahoo.foot
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