Grève des agents des mairies : La colère noire des citoyens désemparés face aux urgences des examens


Depuis la radicalisation de leur syndicat, les travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal maintiennent toujours le cap, dans la capitale, où il est difficile de se procurer des documents administratifs dans les municipalités, aucun agent n’étant au bureau.

 

Selon l’actuel secrétaire municipal de la commune de Grand Yoff, El Hadji Omar, l’intersyndicale a vu juste de faire monter d'un cran sa lutte, puisque l’État du Sénégal n’a toujours pas pris des mesures sérieuses face à leur revendication d'augmentation de leur salaire.

 

« Les agents des collectivités territoriales sont fatigués, ils vivent de réelles difficultés et pourquoi augmenter les salaires de la plupart des agents de l’État en nous délaissant nous, c’est anormal et nous ne cesserons de revendiquer et montrer notre colère jusqu'à ce que nous ayons gain de cause », martèle Omar.

 

Dans leurs plans d’action, le mot d'ordre de grève décrété est bien respecté. En effet, mis à part le lundi de 08 heures à 10 heures aucun des agents des mairies n’offre ses services.

 

« Chaque lundi, les Sénégalais prennent d’assaut notre municipalité, on travaille 2 h de temps avec les bracelets rouges autour du bras, à 10 heures pile, on arrête qu’importe la situation, on voit des cas d’urgence, des obligations, mais on n'a pas le choix », assure El Hadji Omar.

 

Ce matin, Dakaractu a fait un tour dans la municipalité des Parcelles Assainies, où le service de l’état-civil est le plus impacté par la grève. 

El Hadji est un jeune étudiant venu récupérer son extrait de naissance pour son inscription à l’université. Mais il devra rentrer les mains vides et le visage crispé tout en déplorant la situation.

 

« À chaque fois, je viens, on me dit qu'on est en grève, je m’inquiète, car j’ai déjà tous les papiers requis pour m’inscrire à l’université, sauf mon extrait de naissance. J'ai peur de ne pas l’avoir avant les délais requis », assure le jeune étudiant. 

 

De l’autre côté, il y a aussi Khadim qui peine à déclarer son cadet qui vient de naître dans la municipalité.

 

« J’ai rarement le temps, mais à chaque fois quand je viens on me dit qu’ils sont en grève, j’ai même peur qu’après mon enfant ait des complications dans ses documents à l’avenir », a-t-il assuré.

 

Depuis presque un an que dure la situation, aujourd’hui avec le nouveau gouvernement qui sera mis en place, les travailleurs des collectivités locales, agents, mais aussi citoyens espèrent que la situation va rapidement trouver une solution avant que le pire n'arrive...

Dimanche 31 Mars 2024
Karim Ndiaye



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